La barre symbolique des 200 €/t a de nouveau été dépassée au début de la semaine avant de redescendre mardi, résultat d’une tendance haussière des marchés à terme européen et américain s’expliquant par plusieurs facteurs : En France, le ministère de l’Agriculture a revu à la baisse la production de blé tendre, qui ne dépassera pas les 34,6 millions de tonnes, soit une baisse de 5,5 % par rapport à 2017, contre - 1,3 % annoncée en juillet.

 

En Russie, « le ministère a confirmé que les exportations de toutes céréales sont attendus à 30 Mt pour la campagne de 2018-2019, relève ODA. Des incertitudes entouraient ce chiffre depuis plusieurs semaines, certains opérateurs pensant qu’il s’agissait de la prévision d’exportation de blé uniquement. Cela confirme donc que le gouvernement russe anticipe des exportations de blé inférieurs à 30 Mt même si le rythme actuel des exportations de blé est sur un niveau très soutenu. »

 

Du côté de l’ Australie , le bureau de la statistique a révisé son estimation de production de blé en baisse de 2,8 Mt par rapport à l’estimation de juin, à 19,1 Mt. Cette révision tient compte du déficit hydrique sévère subi par l’est du pays.

 

Autre facteur susceptible d’aider les cours, un appel d’offres de l’Algérie pour du blé meunier qui pourrait profiter à la France. L’Algérie recevra d’ailleurs au premier trimestre la visite d’une délégation d’Agro Paris Bourse (syndicat général de la Bourse de commerce de Paris), accompagnée du secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.

 

Premier débouché des blés français à l’exportation, l’État algérien s’inquiète de la capacité de l’Hexagone à lui fournir les marchandises attendues, alors que se profile une montée en gamme des blés français, comportant notamment moins de pesticides, selon un analyste. Il voit dans cette visite un moyen d’« entretenir de bonnes relations » et de rassurer sur la capacité à honorer les commandes de l’Algérie.

 

Vers 17h15, sur le marché à terme européen, la tonne de blé reculait de 0,75 € sur l’échéance de décembre, à 201,25 €, et de mars, à 203,75 €.

Orge : l’Arabie Saoudite achète 1,5 Mt

L’Arabie Saoudite est passée aux achats au début de la semaine après son appel d’offres de la semaine dernière. 1,5 million de tonnes d’orge fourragère ont été achetées, soit 500 000 t de plus que le niveau initialement prévu, pour des livraisons en novembre-décembre. Les origines seront réparties entre l’Europe (principalement la France), l’Australie et la mer Noire. Il est à noter que les origines canadiennes sont exclues de cet appel d’offres.

Maïs : chute de la production française

Le potentiel de rendement en France est estimé en forte baisse par rapport à 2017 par le ministère de l’Agriculture : 88,7 q/ha contre 101 q/ha, soit –12,2 %. La production de maïs grain est estimée à 12,6 millions de tonnes (–12,8 % sur un an et –14,1 % par rapport à la moyenne de 2013 à 2017). La production de maïs fourrage serait elle aussi en baisse de 9 %, à 17,4 Mt. Le stress hydrique de l’été et le manque de fourrages pour les animaux pourraient entraîner un report important du maïs grain vers le maïs fourrage.

 

Cela n’empêchait pas les cours du maïs d’être également en retrait, reculant de 1 € sur l’échéance de novembre, à 178,75 €, et de janvier, à 181 €.