« En grandes cultures, la maîtrise des charges de mécanisation constitue un enjeu majeur pour réduire les coûts », souligne Alexandre Fougedoire, ingénieur conseil au CDER, en Champagne crayeuse. Dans les exploitations suivies par le CDER, en grandes cultures sans pommes de terre, ce poste de charges représente 430 €/ha, sur un total de 926 €/ha de charges de structure (1). Les 25 % d’entre elles, qui dégagent le meilleur revenu, ont des charges de mécanisation plus faibles : 389 €/ha en moyenne.

Renouveler son matériel

Le coût d’utilisation comprend les charges fixes – amortissement économique, frais financiers et frais divers d’assurances, etc. – et les charges variables – consommation de pneus, courroies, etc., carburant, entretien et réparations… –, divisées par le nombre d’hectares. Le coût de la main-d’œuvre, qu’elle soit salariée ou non, ne doit pas être négligé.

Il est utile de calculer ce coût avant de renouveler un équipement. Plusieurs options peuvent ainsi être comparées : prolongation de l’utilisation du matériel actuel, achat de matériel neuf, achat en copropriété…

« La moissonneuse-batteuse est un exemple de matériel coûteux à l’hectare d’utilisation, note Alexandre Fougedoire. De plus, contrairement à un pulvérisateur par exemple, il peut facilement être partagé. Lorsqu’on veut changer sa moissonneuse pour du matériel neuf, plus confortable et plus performant, s’associer avec un voisin constitue une solution pour maîtriser les coûts. »

Fixer un tarif de prestation

À partir des coûts déterminés par matériel, et sur la base d’itinéraires techniques connus, il est possible de déterminer celui d’intervention sur une culture. « Un agriculteur souhaitant réaliser des prestations de service dans une autre ferme doit d’abord déterminer le coût de revient des interventions, explique Alexandre Fougedoire. Pour chaque culture produite, il va lister les matériels et associations de matériel nécessaires, leur coût d’utilisation. Puis, en tenant compte des débits de chantiers et des frais de main-d’œuvre, il va déterminer un coût de mécanisation pour produire un hectare de blé, un hectare d’orges de printemps, etc. Il peut ensuite y ajouter une marge. D’une ferme à l’autre, ces tarifs vont être très variables en fonction du nombre d’hectares travaillés, du parcellaire, etc. » Bérengère Lafeuille

(1) Main-d’œuvre, mécanisation, installations, constructions, fermages, frais financiers et frais généraux.