C’est souvent à l’approche de la retraite que les futurs cédants se préoccupent de leurs futurs revenus et des partages. Or, plus cette réflexion est anticipée, plus les arbitrages pourront être pertinents.
Laurent Antoine, conseiller à la chambre d’agriculture de Haute-Marne, recommande d’intégrer très tôt la transmission dans la stratégie d’entreprise pour éviter deux écueils : soit une exploitation très capitalisée difficilement transmissible, soit un patrimoine peu diversifié non adapté aux besoins des enfants.
État des lieux
Mesurer besoins et ressources
La première étape d’un bilan est l’évaluation de l’ensemble des actifs : foncier, exploitation, immobilier, placements financiers. Puis de comparer ses besoins aux futures ressources (pension de retraite, revenus fonciers, etc.). Un effort d’épargne peut alors être recommandé.
Être clair sur ses objectifs
Trois priorités reviennent souvent chez les agriculteurs quand ils abordent la transmission, constate Stéphanie Champion, du CDER : conserver suffisamment de ressources pour ne pas dépendre des enfants, faciliter l’installation du repreneur le cas échéant, et préserver un équilibre entre leurs enfants. Pour répondre à ces objectifs, plusieurs options pourront être envisagées. Avec une attention importante à ne pas se dessaisir de trop de patrimoine, pour conserver des ressources suffisantes pour la retraite et le grand âge (lire l’encadré ci-contre).
Anticiper
Économies fiscales
Un bilan patrimonial assorti de préconisations peut coûter plusieurs milliers d’euros, selon l’accompagnement proposé par le prestataire et la complexité de l’étude. Un coût qui peut être généralement vite rentabilisé par les économies fiscales réalisées sur la succession. En anticipant, il est, en effet, possible de profiter à plein des abattements de droits de donation et d’éviter les frais de partage sur les biens indivis.
Sophie Bergot