Améliorer la ventilation
Éviter les courants d’air
Pour assurer une ambiance saine dans la bergerie, il faut renouveler l’air afin d’évacuer l’humidité produite par la respiration du troupeau, ainsi que les dégagements d’ammoniac de la litière. Le défi est d’y parvenir sans créer de courants d’air au niveau des animaux. « L’hiver, les courants d’air accentuent la sensation de froid des agneaux et les fragilisent », note Jean-Marc Gautier, de l’Institut de l’élevage.
Naturelle ou dynamique
« Pour que l’air se renouvelle bien, il faut des entrées et des sorties d’air d’une surface suffisante, bien réparties tout au long du bâtiment », souligne Jean-Charles Commandré, de la chambre d’agriculture de Lozère. Un test avec des fumigènes permet de visualiser sa circulation. S’il n’y a pas assez d’entrées d’air, on peut en créer en installant, par exemple, un bandeau translucide décalé en avant du mur. Le coût, hors pose, varie de 15 à 40 €/m². Si l’air a du mal à s’évacuer, on peut agrandir les ouvertures au faitage. Dans les configurations compliquées, la ventilation dynamique apporte une solution. « Pour 15 000 €, on peut équiper une bergerie de 400 places », estime Jean-Charles Commandré.
Réduire l’amplitude thermique
Plage de confort thermique restreinte
« Jusqu’à l’âge de trois semaines, la plage de confort thermique des agneaux est plus restreinte que celle des brebis », rappelle Jean-Marc Gautier. Au-delà de cinq jours, s’ils sont en bonne santé, bien allaités, que l’air est sec et qu’il n’y a pas de courants d’air, ils peuvent supporter des températures proches de 0 °C. Par contre, ils craignent la chaleur au-dessus de 25 °C. « L’isolation du bâtiment, même en plaine, est recommandée si l’on veut produire à contre-saison avec des agnelages d’été », souligne Jean-Marc Gautier.
Les agneaux sont également fragilisés par des amplitudes thermiques trop fortes entre le jour et la nuit. « Lorsque l’isolation n’est pas suffisante, il est possible de la corriger en doublant la toiture à l’intérieur avec des plaques de polystyrène, par exemple », note Jean-Charles Commandré. Le coût est de 25 à 35 €/m², pose comprise. C’est un investissement. Mais cela améliore le bien-être animal comme celui de l’éleveur.
Des gains sur le troupeau
Des agneaux en plus
Améliorer l’ambiance dans la bergerie permet de réduire la mortalité. Davantage d’agneaux à vendre pour les mêmes charges fixes et le même travail, c’est de la marge regagnée. « Mais avant d’investir, il faut avoir bien diagnostiqué les causes de mortalité », rappelle Jean-Marc Gautier (lire encadré ci-dessus).
Moins d’aliments consommés
Lutter contre le froid ou le chaud consomme de l’énergie. En améliorant le confort thermique des agneaux, on accélère aussi leur croissance. Ils arrivent en moins de temps au poids vif visé, ce qui se traduit par une économie d’aliments. Une bonne ambiance dans la bergerie contribue aussi à l’établissement du lien entre la mère et l’agneau, ainsi qu’à la production de lait des mères.
Mieux pour le bâtiment
Dans le cadre des PCAE (*), les améliorations de la bergerie bénéficient de 30 à 40 % d’aides. « L’humidité qui se condense dans les bâtiments accélère la dégradation des matériaux. En la supprimant, on améliore la longévité du bâtiment et on préserve le capital investi », pointe Jean-Charles Commandré.
(*) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles.