Voici de quoi tordre le cou aux idées reçues. Selon la dernière étude AgriFuture Insights de la DLG, société des agriculteurs allemands, les agriculteurs allemands sont toujours férus de mécanique mais plus timorés dans l’approche de la technologie, en particulier de l’agriculture de précision. Mais surtout, cette étude réalisée chaque année auprès de 1 500 agriculteurs de 10 pays montre que les agriculteurs français sont nettement plus technophiles que les confrères allemands.
Les Allemands investissent moins dans la technologie
Même si Français comme Allemands privilégient la mécanique « pure et dure » pour leurs prochains investissements, avec une appétence marquée pour les outils de désherbage mécanique, plus de 5 % des agriculteurs de l’Hexagone envisagent d’investir à court terme dans de l’autoguidage ou une solution d’agriculture de précision contre moins de 3 % outre Rhin.
Les possibilités de la high-tech pèsent dans le choix
La performance de la partie électronique d’un matériel est un critère important lors de l’achat pour 75 % des Français alors que seuls 35 % des Allemands le prennent en compte. Fait encore plus marquant, plus de la moitié des agriculteurs français se préoccupent de l’interopérabilité des systèmes électroniques et de l’échange des données tandis que moins de 20 % des Allemands s’intéressent à ce critère lors du choix d’une machine.
Les écarts sont identiques pour d’autres solutions comme la télématique. Selon Achim Schaffner, économiste à la DLG, « les agriculteurs français sont convaincus de l’intérêt de la high-tech alors que leurs collègues allemands ont encore besoin qu’on leur démontre un réel retour sur investissement ». Conséquence logique de cette frilosité, les start-ups agricoles germaniques sont nettement moins nombreuses et innovantes que leurs concurrentes françaises.