Bernard Harscouet exploite 110 ha à Carnac, dans le Morbihan. Il y produit des céréales et du maïs pour alimenter ses vaches laitières et allaitantes. Il se consacre aussi beaucoup à l’autoconstruction. « Bricoler, j’adore ça ! Je ne ferais que ça si j’avais le temps », sourit l’éleveur breton.
Dans des bâtiments fabriqués de ses propres mains, il stocke du matériel dont une partie est « faite maison ». Parmi ses réalisations, son « tasse-avant » est celui qu’il utilise le plus souvent. « Il est de sortie entre chaque culture », explique l’exploitant, qui pratique l’agriculture de conservation des sols depuis plus de vingt-cinq ans.

Recyclage de vieilles machines
L’engin, de 3,50 m de largeur, a été conçu à partir d’un rouleau Packer. Bernard Harscouet a récupéré un vieux vibroculteur, acheté d’occasion, pour le combiner avec. « Il a fallu découper, puis ressouder. Les dents n’étaient pas disposées de cette manière, il y en avait quatre rangées, contre deux aujourd’hui. » La pièce de lien en fer, qui joint les deux morceaux de la machine, est issue du relevage d’un rotalabour. Un vérin, récupéré sur une ancienne désileuse, articule cette zone de lien. Le parallélogramme est la seule pièce neuve.
« Il faut quand même s’assurer que ce soit bien droit au niveau du relevage », souligne l’éleveur. Il a aussi ajouté des déflecteurs pour empêcher que la terre ne parte sur les côtés.

Enfin, le Morbihannais a pensé à la sécurité. Il a installé un gyrophare sur le coin avant gauche de sa machine, deux plaques de gabarit, et il a placé un support avec deux rétroviseurs dessus. Ces miroirs sont positionnés de manière à être visibles du poste de conduite et permettent de voir sur les côtés, pour compenser la mauvaise visibilité liée au déport avant de l’engin.
En tout, l’agriculteur a déboursé entre 300 et 400 € pour cette machine, et a passé une trentaine d’heures à y travailler. « Ça m’a occupé pendant le confinement de l’hiver 2020-2021. »
Écraser les mottes
Une fois que la culture précédente a été broyée et déchaumée aux disques, Bernard utilise cet outil. Avant chaque implantation de culture, il gratte le sol, fait ressortir les mottes et les écrase dans le même temps. « Pour mes semis de céréales, je mets cette machine à l’avant et un combiné à l’arrière, cela suffit. Pour le maïs, je m’en sers en mettant un vibroculteur à l’arrière. Cela me fait une bonne préparation de sol, notamment en conditions sèches. C’est moins coûteux et plus rapide que d’employer une herse. » Par ailleurs, les 160 ch du Massey-Ferguson ne sont pas de trop pour piloter cette machine.
Gildas Baron