Deux usines flambant neuves : l’une à Carhaix (Finistère), inaugurée en septembre 2016, l’autre à Méautis (Manche), mise en route un an plus tard. Un point commun : la fabrication de laits infantiles pour le groupe chinois Synutra. Sodiaal approvisionne en lait le site finistérien, propriété de Synutra. À Méautis, l’usine appartient à la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin (MLC).
Les investissements sont conséquents : 170 millions d’euros pour Carhaix déboursés par Synutra, et 116 millions d’euros pour Méautis, investis par MLC. Mais les espoirs sont grands pour les deux coopératives françaises, qui ont chacune signé un contrat de dix ans avec Synutra : Sodiaal s’est engagée à fournir 280 millions de litres de lait par an, et MLC à produire 690 millions de briquettes de lait.
« Saisies conservatoires » à Carhaix
En septembre 2017, un an seulement après la mise en route de l’usine de Carhaix, le quotidien Ouest-France fait état de réductions des livraisons de lait de la part de Sodiaal. À l’époque, Jean-Paul Prigent, administrateur la coopérative, évoque « un marché des poudres de lait très compliqué ». Mais des rumeurs courent sur des retards de paiement de Synutra, réfutées par l’élu de la coopérative.
Révélée par Ouest-France ce mardi 21 août 2018, la « visite de deux huissiers » ayant effectué des « saisies conservatoires » le 16 août 2018 pourrait redonner du crédit à cette hypothèse. « L’entreprise ne payerait pas certains de ses fournisseurs de lait », avance le quotidien. Depuis le début du mois, Sodiaal et Synutra seraient en discussion pour un éventuel rachat par la coopérative d’une partie de l’usine de Carhaix.
« Adaptations de l’usine » à Méautis
En Normandie, les préoccupations seraient d’un autre ordre. L’usine de fabrication de laits infantiles de Méautis est à l’arrêt depuis le début du mois d’août 2018. « Notre client souhaite une modification du produit liée aux besoins du marché chinois », soutient Guillaume Fortin, directeur général de la coopérative, à Ouest-France.
Des adaptations de l’usine seraient nécessaires, en lien avec « un problème d’attente et de normes spécifiques à l’État chinois ». Si le contrat entre la coopérative et Synutra n’est pas remis en cause, aucune date n’est à ce jour avancée pour la reprise de l’activité à Méautis.