Le succès a été au rendez-vous pour la première journée de l’édition de 2017 du Fira, qui se tient les 29 et 30 novembre à Toulouse. Organisé à l’initiative du spécialiste français de la robotique, Naïo Technologies, ce forum rassemble chercheurs, ingénieurs, start-ups et spécialistes du machinisme autour d’un projet commun : le développement de la robotique agricole.

Pour cette seconde édition, Naïo a réuni plus de 500 personnes, soit le double du Fira 2016. Dès la première session, les participants ont été bousculés dans leurs certitudes par l’intervention de Simon Blackmore, enseignant chercheur à l’université Harper Adams en Angleterre.

Privilégier la rentabilité

Référence britannique dans le domaine de l’agriculture de précision, Simon Blackmore s’est aussi fait un nom dans la robotique avec son projet « Hands Free Hectare », un hectare d’orge cultivé sans aucune intervention humaine dans la parcelle (lire l’article sur le bilan de cette expérience).

Faute de subventions pour la recherche en agriculture au Royaume-Uni, l’équipe de Simon Blackmore conduit toutes ses expérimentations sur des exploitations volontaires pour tester les solutions, à condition que la rentabilité de la ferme n’en souffre pas. Une contrainte qui est devenue un atout et explique le discours décalé du chercheur par rapport à celui de ses homologues français. Pour lui, pas question de parler de pénibilité des tâches ou de coût de la main-d’œuvre. La priorité, c’est de trouver des leviers pour améliorer la rentabilité et le rendement des cultures.

Robotiser les petites et moyennes structures

Simon Blackmore ne remet pas en question l’utilisation de machines de très gros gabarits, bien au contraire. « Ces monstres des champs au gabarit XXL sont indispensables aux grosses exploitations, qui peuvent ainsi faire des économies d’échelle, précise le chercheur. Mais ce levier n’est pas disponible pour les petites et moyennes structures, qui doivent donc trouver des solutions ailleurs.

C’est à elles que s’adresse en priorité la robotisation ».

Les robots pourront être répartis en quatre brigades d’intervention. La première, un essaim de toutes petites unités légères, sera chargée de la préparation du sol et du semis. La seconde, probablement un drone, effectuera la surveillance des cultures. Dès lors, la troisième brigade, chargée de la pulvérisation et de la fertilisation, entrera en piste.

Pour Simon Blackmore, cette dernière pourra être composée de robots terrestres ou de drones de deuxième génération, capables d’embarquer un distributeur d’engrais ou une cuve de pulvérisation. Le cycle s’achèvera avec les robots de récolte, conçus pour cibler un calibre particulier en arboriculture et en maraîchage ou une qualité donnée en céréales.

Corinne Le Gall