« Pour améliorer les pratiques en élevage, la mise en place d’un système équilibré d’incitation financière pour les éleveurs nous semble appropriée, détaille le rapport rendu en octobre 2017. Même si chaque partie revendique les notions de malus ou de bonus, l’intérêt est que la valeur ajoutée produite puisse bénéficier aux différents maillons de la filière. Il restera à chaque opérateur de gérer cette question qui aura un impact sur ces relations commerciales. »

Déficit de peaux de haute qualité

Le rapport met en lumière le manque de peaux françaises de haute qualité par rapport à la demande des industriels. Cette inadéquation est particulièrement forte dans la filière du veau et la filière ovine. Il souligne que « la majorité des problématiques proviennent des pratiques liées à l’élevage. Or actuellement, les éleveurs, non-propriétaires des peaux, n’ont aucune rétribution ou pénalité directement liées à leurs efforts pouvant être faits pour améliorer la qualité du cuir. »

Découlant directement de la nécessité d’améliorer la qualité, la mise en place d’un système de traçabilité des peaux est fortement encouragée.

Segmentation et nouveaux débouchés

Le rapport émet également les recommandations suivantes :

  • Faire émerger une offre de peaux conservées en frais. Pour la filière des gros bovins, cela pourrait permettre une segmentation susceptible de générer une montée en gamme. Les avantages du frais sont de limiter les traitements des chlorures, qui sont nécessaires pour dessaler la peau. Le passage en frais impliquerait d’organiser la chaîne frigorifique (stockage et transport), ce qui peut constituer un surcoût. Une étude préalable est donc indispensable.
  • Traiter les questions de bien-être animal et environnementales. La promotion d’un label « cuir français durable » serait un moyen de segmenter l’offre sur la base de ces critères.
  • Valoriser les peaux de faible qualité en trouvant des débouchés autres que celui de la filière du cuir (par exemple l’industrie chimique). La filière ovine est particulièrement touchée par cette problématique. Faute de débouchés suffisants, les peaux d’ovins représentent souvent un coût pour la filière de la viande.
V.S.