« Nos craintes concernant le développement des assurances se confirment. La baisse du seuil de déclenchement des assurances à 20 % de pertes et une couverture des coûts à 70 % engendreront un budget tel qu’il viendra vider le second pilier de la Pac au détriment de la transition agricole », explique la Confédération paysanne dans un communiqué du 18 octobre 2017.
« Encore une fois, l’État français joue au poker menteur : dans son discours, Emmanuel Macron parle de transition agricole, dans les négociations européennes, son ministre de l’Agriculture semble saborder la transition agricole pour un dispositif assuranciel injuste et inopérant », poursuit le syndicat.
Réduction volontaire des volumes
Malheureusement, le « règlement omnibus » « n’apportera pas les modifications profondes pour protéger les paysans des crises et rééquilibrer le rapport de forces dans les filières alimentaires. Les frileuses améliorations sur l’organisation des marchés et le droit de la concurrence sont bien en deçà des attentes. En dépit des dégâts occasionnés par la dérégulation des marchés agricoles, le dogme libéral continue à prédominer dans l’orientation de la politique de l’UE, avec le refus obtus et criminel de se doter d’outils de prévention des crises telles que la réduction volontaire des volumes ».
La Confédération paysanne se félicite néanmoins du fait que ce règlement « facilitera la reconnaissance, par les États membres qui le souhaitent, des surfaces pastorales, ce qui semble vouloir dire que l’Europe ouvre les yeux sur cette problématique ». « En effet, la Commission européenne remettait perpétuellement en cause la reconnaissance de ces surfaces par la France. Cela a engendré contrôles successifs, incompréhensions, stress et pertes d’aides pour de nombreux paysan.ne.s dans ces zones de surcroît difficiles », explique le syndicat.