C’est encore auréolé de la référence d’Emmanuel Macron à « Éleveur et engagé », lors de son discours de clôture des États-généraux de l’alimentation le 11 octobre 2017, que Bruno Dufayet, président de l’association qui porte la démarche, a pris la parole, ce mercredi à Paris, pour faire le bilan de seize mois d’existence.
Depuis juin 2016, sept des neuf enseignes françaises se sont engagées dans la démarche : Système U, Carrefour, Casino, Auchan, Lidl, Leclerc et Intermarché. La première d’entre elles à avoir signé la charte, Système U, participait d’ailleurs à la conférence de presse en la personne de son président Serge Papin.
Bruno Dufayet a précisé que « des démarches sont également en cours avec la boucherie française ». Et à terme, l’objectif est de faire entrer toutes les races à viande dans la démarche, vaches, génisses et jeunes bovins.
Les 5 500 vaches chartées chaque mois représentent environ 25 % du potentiel de vaches pouvant entrer dans la démarche. « Il y a donc une marge de progression », souligne-t-il.
Pour Serge Papin, le bilan est « très encourageant »
Pour Serge Papin, le bilan est « très encourageant ». Dans le contexte de prix actuel, le retour supplémentaire aux éleveurs est d’environ 0,80 à 1 €/kg, soit « 3-4 centimes de plus pour le consommateur sur un steak de 150 g », calcule-t-il. « C’est peu, il faut donc rester très serein par rapport au surcoût pour le consommateur. »
Le cahier des charges stipule que l’éleveur doit adhérer à la charte des bonnes pratiques d’élevage (CBPE), et que le temps de maturation de la viande est celui des labels. Les producteurs sont également tenus de participer à des animations en magasins. En échange, l’éleveur est rémunéré à hauteur de ses cours de production. « L’indicateur des coûts de production utilisé est pertinent », a estimé Serge Papin. Un indicateur susceptible d’être révisé selon l’évolution de ces coûts.
Face aux critiques sur la faiblesse du cahier des charges et l’ombre faite aux labels, Bruno Dufayet répond « qu’il y a encore beaucoup de marge avant de concurrencer les labels, et d’ailleurs des discussions sont en cours avec Fil rouge pour aller vers un label, sachant que le cahier des charges est évolutif ».
« Éleveur et engagé » est aussi prêt à passer de la démarche au contrat. Mais les éleveurs attendent les résultats des EGA avant de poursuivre.