Une nouvelle étude scientifique (1), publiée le 23 septembre dans la revueEnvironmental Science and Pollution Research et révélée aujourd’hui par Générations Futures, met en lumière l’impact du Roundup sur les cellules d’un champignon du sol, à des doses pour lesquelles il n’y a pas encore d’effets visibles à l’échelle de l’organisme entier.

Le champignon Aspergillus nidulans a été exposé à la formulation commerciale « R450 » du Roundup (450 g/l de glyphosate), « à une dose correspondant au niveau d’effet non observé pour les paramètres macroscopiques (31,5 mg/l de glyphosate chez les adjuvants) », indique la publication.

Des perturbations cellulaires ont été observées chez les champignons exposés à l’herbicide, en comparaison des témoins non exposés. Selon Christian Vélot, en charge de cette étude, les résultats montrent que « même à cette faible dose », le Roundup affecte « principalement le processus de détoxification cellulaire et de réponse au stress, la synthèse des protéines, le métabolisme des acides aminés, et le métabolisme énergétique et respiratoire ».

Exposition aux résidus

Des résultats qui, selon l’équipe de recherche, seraient susceptibles de contester le concept d’« équivalence substantielle » lorsqu’il est appliqué à des plantes tolérantes aux herbicides, et notamment aux plantes génétiquement modifiées tolérantes au Roundup. Ce concept stipule qu’« un aliment […] nouveau peut être traité, du point de vue de la sécurité, comme un aliment ou constituant alimentaire existant, dès lors que les deux sont semblables », rappelle Générations Futures.

L’association précise que ce principe est utilisé pour déclarer que les aliments provenant d’une plante génétiquement modifiée sont aussi sûrs que ceux provenant de la plante conventionnelle correspondante.

« Concrètement, cela signifie que ce principe ne tient pas compte des éventuels effets dus à la présence dans les cellules de la plante de l’herbicide avec lequel elle est arrosée », indique Générations Futures, qui rappelle que « la plupart de nos animaux d’élevage sont nourris avec du tourteau de soja génétiquement modifié tolérant au Roundup, importé du Brésil et de l’Argentine ».

Forte de cette étude, l’association pointe « la nécessité » de soumettre ces plantes génétiquement modifiées « à des études moléculaires et métaboliques approfondies avant toute décision de maintien ou de mise sur le marché ».

A.M.

(1) Étude réalisée en partenariat avec l’Université Paris-Sud, les associations Générations Futures et le Criigen.