« D’autres pays dans le monde le font, comme par exemple aux États-Unis, au Canada, au Japon, pourquoi pas nous ? » poursuit-il. Selon lui, il faut « adapter la directive européenne 2001/18 (relative à la dissémination des OGM, NDLR) afin qu’elle puisse être utilisée à bon escient pour classifier toute nouvelle technologie de sélection variétale ».

S’associer à l’initiative néerlandaise

L’UFS, qui fête cette année ses dix ans, souhaite que la France s’engage aux côtés des douze États membres qui se sont associés à l’initiative néerlandaise pour inciter la Commission européenne à inscrire l’adaptation de cette directive à son agenda politique. « Des évolutions réglementaires existent dans d’autres pays, mais dans l’Union européenne on en est encore à l’époque glaciaire sur ces sujets », regrette de son côté Franck Berger, président de l’UFS.

Le 5 septembre 2019, à l’initiative de l’UFS, 29 organisations agricoles et agroalimentaires avaient déjà adressé « un courrier commun aux pouvoirs publics, aux parlementaires et aux eurodéputés pour demander à la France de s’associer à cette démarche néerlandaise ».

Pas de surtransposition nationale.

Pour l’UFS, il est nécessaire « d’adapter la réglementation européenne à l’état des connaissances scientifiques qui ont fortement évolué depuis 2001. Le cadre juridique européen doit également être cohérent avec les législations d’autres régions du monde, sans surtransposition nationale. »

Pour rappel, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé, le 25 juillet 2018, l’application de la réglementation européenne sur les OGM à toutes les méthodes de sélection végétale développées après 2001. « Cette décision a « jeté un trouble sur les techniques récentes d’amélioration des plantes et crée donc une insécurité juridique mais aussi économique pour nos entreprises ».

« Politique de préservation du jardinage »

« Si on ne peut pas utiliser ces nouvelles technologies, c’est toute la chaîne agricole qui est impactée », souligne également Claude Tabel. Il regrette que dans « l’Union européenne, on en soit à une politique de préservation du jardinage. Les États-Unis, le Brésil, la Chine, la Russie ont, quant à eux, une véritable politique agricole même si certains points sont discutables. Si l’Union européenne continue comme cela, on va devenir importateurs. »

S’ouvrir et dialoguer avec la société

Dans ce contexte, l’Union des semenciers entend mieux communiquer auprès du grand public pour faire face aux « incompréhensions entre le monde agricole et les citoyens ». L’objectif est de « généraliser les échanges avec la société et ses représentants pour recueillir directement leurs attentes. « Ouvrons-nous, montrons nos activités, insiste Franck Berger. Montrons que nous sommes des apporteurs de solutions et pas des créateurs de problèmes. Il faut mieux se faire connaître afin que ce que nous faisons soit mieux compris. »

C’est dans cette optique que l’UFS a organisé le 16 octobre dernier un « plateau jeunes » auprès d’étudiants de grandes écoles sur le thème « Notre consommation 2050 : entre enjeu planétaire et nouveaux modèles de consommation ». Des recommandations à l’échelle internationale et nationale ont été émises.

I.E.