Après une première prestation qui n’avait pas convaincu les membres de la commission de l’agriculture du Parlement, le candidat au portefeuille de l’Agriculture à Bruxelles s’était vu soumettre une série de questions écrites. Ses réponses écrites n’ayant pas non plus pleinement satisfait les eurodéputés, ceux-ci ont demandé, et obtenu, la possibilité de reprendre ce mardi l’audition de Janusz Wojciechowski.
Poursuivre la convergence
Environnement et climat restent des axes forts de son discours – pas étonnant, du reste, puisque le mandat qui lui a été adressé par la présidente de la Commission pousse en ce sens. Mais le candidat l’a promis : il veut « veiller à ce qu’il n’y ait pas d’interdictions mais plutôt des incitations : les principaux mécanismes doivent être volontaires ». Notamment à travers les MAEC du second pilier, et l’écoscheme du premier pilier, qu’il envisage comme « une espèce de catalogue » de mesures où les États membres pourront piocher, plutôt qu’un dispositif entièrement façonné par les États membres. Cela, pour éviter de trop fortes disparités.
L’aspect commun de la Pac et l’harmonisation tiennent au cœur de l’aspirant commissaire. Autant au niveau des normes que des niveaux de paiements entre agriculteurs : il faut une Pac « plus équitable ». Le candidat polonais a évoqué plusieurs fois son souhait d’accélérer la convergence interne et externe. « Quinze ans après l’élargissement de l’Union européenne, il n’y a pas lieu d’avoir des injustices », estime-t-il.
Maintenir des exploitations nombreuses
Il s’est également montré très préoccupé par l’accaparement et la concentration des terres, et souhaite que le ciblage et le plafonnement des aides aide à enrayer la disparition des exploitations agricoles.
Attaché à la diversité des agricultures, ce fils d’agriculteur, « élevé dans une exploitation agricole et sensibilisé aux problèmes de l’agriculture », veut « protéger l’agriculture et les agriculteurs européens ». Quitte à s’opposer, quand il le faudra, à ses collègues de la Commission européenne, a-t-il tenté de rassurer des eurodéputés, qui voulaient être sûrs de son soutien… Notamment sur le budget.
Pour le contenu de la réforme, le mandat du futur commissaire à l’Agriculture ne prévoit pas qu’il introduise de modifications de son propre chef. Les amendements à la proposition de réforme seront plutôt discutées en trilogue avec les États membres.
Verdict le 23 octobre
Faisant suite à cette seconde audition, les eurodéputés de la commission de l’agriculture formuleront leurs recommandations. La conférence des présidents (réunissant le président du Parlement et les patrons de groupes politiques) décidera le 17 octobre si le Parlement a reçu suffisamment d’informations pour déclarer la procédure d’auditions close. Si tel est le cas, la plénière se prononcera sur l’approbation ou non de la Commission européenne dans son ensemble le 23 octobre.