Lors de leur dernière assemblée générale le 15 mars, les membres du GIP, le groupement d’intérêt public chargé de la mise en place du parc, ont voté à 78,77 % en faveur de la troisième version de la charte, un document qui définit les délimitations et les contraintes spécifiques du cœur du parc (2 500 ha en Haute-Marne et Côte-d’Or).

L’ensemble des acteurs économiques (1) a voté contre. « Malheureusement, déplore Christophe Fischer, le président de la chambre agriculture de la Haute-Marne, leurs voix ne pèsent pas face à celles de l’État et des collectivités locales (68 %). »

Acceptable dans le projet initial de 2009 qui ne concernait que des forêts publiques, la répartition des voix depuis l’extension de la zone en 2012 de 9 000 ha à 240 000 ha n’est pas satisfaisante. Les instances du parc s’entêtent à intégrer des terres agricoles au nom de la continuité écologique, dénoncent les organisations agricoles FDSEA et JA.

« Or ici, explique M. Fischer, on n’a pas affaire à une agriculture de pastoralisme mais à de grandes exploitations de polyculture-élevage de zone intermédiaire. Jusqu’à présent, cette dimension économique de l’agriculture n’a pas été prise en compte. Il n’est question que de développement touristique pour lequel aucun chiffrage précis n’est présenté, et de réglementations environnementales ».

Une couche administrative supplémentaire

Malgré les dérogations promises, les agriculteurs retiennent que le parc constituera une couche administrative supplémentaire, avec comme seule compensation des MAE dont ils savent la fragilité du financement et la complexité de gestion des enveloppes.

Les courriers des propriétaires, dénonçant la perte d’exploitation liée aux futures réglementations et la perte de valeur patrimoniale envoyés au GIP, restent sans réponse.

Dans cette ambiance tendue, la prochaine étape annoncée est celle de l’enquête publique avant la création du parc en 2019.

Anne Bréhier

(1) Chambres des métiers, chambres d’agriculture, forestiers…