Nico (Clovis Cornillac) est le dernier vétérinaire du village de Mhère, dans la Nièvre. Michel (Michel Jonasz), son associé et mentor, est parti à la retraite. Mais il a prévu la relève : Alex (Noémie Schmidt), sa nièce, brillante et tout juste diplômée, mais qui rêve de faire de la recherche à Paris. La jeune femme n’envisage pas de revenir vivre dans le village de son enfance, ni d’être vétérinaire de campagne. Ses premiers pas aux côtés de Nico et de Marco (Matthieu Sampeur), son auxiliaire, sont parfois difficiles.

« Sans vétos, il n’y a plus d’éleveurs »

Diffusé en avant-première à Toulouse, le 2 décembre, devant une salle remplie d’étudiants de l’École nationale vétérinaire et de leurs professeurs, « Les vétos », premier long-métrage de la scénariste Julie Manoukian, a été chaleureusement applaudi. « Pour moi, le vétérinaire est un peu comme un pédiatre, un psychologue, qui doit être disponible et faire ses preuves 24 heures sur 24, explique la réalisatrice. C’est un métier vital pour les campagnes. Sans vétos, il n’y a plus d’éleveurs. »

« Il y a beaucoup d’humanité dans ce film et les anecdotes sont très réalistes », reconnaît un professeur, dans le public. « Notamment cette jeune femme maladroite, qui apprend à parler à ses clients, qui ne sont pas toujours tendres ou ne veulent pas payer », souligne une spectatrice. Et une autre de remarquer : « Dans ce film, le rapport avec la mort dans les élevages est moins présent que ce qui se passe vraiment. Ça fait pourtant partie de la vie de tous les jours. »

Une autre jeune diplômée ajoute : « Quand Alex, qui est docteur, est prise pour une stagiaire, simplement parce qu’elle est une fille, cela m’a rappelé ce que j’ai vécu. »

Une dimension sociale

Pour Clovis Cornillac, qui a suivi un vétérinaire pour préparer le film, le véto de campagne continue de se rendre là où les médecins ne vont plus. « Celui avec qui je bossais faisait chaque jour 160 kilomètres pour aller prendre un café avec une vieille dame isolée, dont le chien était très âgé, raconte-t-il. Mais il ne fallait surtout pas l’euthanasier, car ça aurait été le signe que sa maîtresse pouvait partir aussi. Les vétérinaires ont une dimension sociale très importante. Ils sont aussi le premier rempart contre les épidémies et ont un véritable souci de la santé publique. C’est quelque chose qu’on ne sait pas suffisamment. »

Florence Jacquemoud