« Certaines enseignes de la grande distribution se distinguent lors de ces négociations par l’absence d’évolution de leurs comportements d’achat. Les hausses tarifaires obtenues sur le beurre ne sauraient masquer les pratiques destructrices de valeur sur les autres produits agricoles et alimentaires. Au mieux, nous constatons un rattrapage partiel des baisses imposées les années précédentes. Au pire, nous sommes confrontés à des baisses de prix inquiétantes pour la viabilité financière de nos entreprises. En aucun cas, la création de valeur n’a été au centre des négociations… », constate Michel Prugue, président de Coop de France, cité dans un communiqué.

Coop de France a présenté les conclusions de trois enquêtes successives menées auprès de ses adhérents entre décembre et février. Une centaine de réponses, confirment le maintien des mauvaises pratiques de négociation :

  • Plus de 60 % des répondants ont indiqué avoir reçu des demandes de budgets additionnels pour la fin de l’année 2017 afin de compenser les pertes de marges de leurs clients. Cette exigence étant un préalable incontournable à l’entrée en négociation ;
  • Pour plus d’un tiers des coopératives ayant répondu, le montant des promotions – NIP – a dépassé le budget fixé initialement au début de l’année 2017 et ce, sans générer de volume supplémentaire dans la grande majorité des cas ;
  • Les demandes de déflation généralisée sans contrepartie vont de 3 à 12 % ;
  • Très majoritairement, aucune discussion sur les leviers de valorisation des produits n’a été menée ;
  • La multiplication des menaces de déréférencement, parfois mises à exécution, est reconduite comme en 2016 ;
  • L’alourdissement général des exigences logistiques qui n’ont pas pu être discutées pour un répondant sur deux (formule obscure de taux de service, multiplication des pénalités non-négociables).

« Ces constats sont partagés par le médiateur des relations commerciales agricoles qui a mené une enquête en février à laquelle ont répondu une cinquantaine de fournisseurs et tous les distributeurs : peu de contreparties accordées aux réductions de prix des fournisseurs, position agressive des distributeurs en début de négociation, aucune prise en compte de la volatilité du prix des matières premières… », indique Coop de France.

Pour sortir de cette spirale déflationniste, Coop de France compte sur « l’efficacité des services de la DGCCRF pour mettre à jour les pratiques abusives et sur le projet de loi “pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et agroalimentaire et une alimentation saine et durable” ».