Les deux organismes ont signé le 4 janvier une convention de coopération pour « permettre à l’AMF de mieux assurer ses nouvelles missions relatives aux marchés de dérivés de matières premières agricoles et permettre à FranceAgriMer d’assurer sa mission de connaissance et d’organisation de ces marchés », ont-ils indiqué dans un communiqué commun.

 

L’objectif est notamment de « surveiller qu’il n’y ait pas de spéculation excessive qui ne soit pas en lien avec la réalité du marché physique des céréales », a déclaré Christine Avelin, directrice générale de FranceAgriMer. « Les prix des marchés à terme sont couramment utilisés comme référence sur des contrats au comptant. En conséquence, une manipulation sur le marché à terme est susceptible d’avoir un impact direct ou indirect sur les échanges commerciaux de marchandises sous-jacentes et inversement », précise le communiqué commun.

Surveiller la dérégulation des cours

La crise financière de 2007-2008 a notamment laissé d’amers souvenirs dans ce domaine : l’absence de régulation de certains marchés de céréales ayant permis une envolée des cours sur le marché à terme des matières premières agricoles qui a débouché sur des émeutes de la faim dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen, lesquelles ont à leur tour nourri les révoltes du « printemps arabe ».

 

Après 2007-2008, l’AMF, comme les autres régulateurs boursiers en Europe, a vu ses missions étendues « à la surveillance des marchés au comptant de matières premières lorsqu’ils sont sous-jacents de dérivés financiers ».

Échange de données

La coopération entre les deux organismes se traduira par « des échanges réguliers d’informations à caractère économique concernant les marchés au comptant et les contrats dérivés admis à négociation sur Euronext », précise le communiqué. Les échanges, qui pourront évoluer dans le temps, porteront notamment sur l’état et les prévisions de stocks de céréales, données très sensibles pour les marchés.

 

« Pour l’instant, il semble qu’il y ait assez peu de risque d’envolée des prix, au vu de la production mondiale et des stocks élevés, supérieurs à la demande, avec des cours bas », a ajouté Mme Avelin.

« Étant donné le déséquilibre entre l’offre et la demande, on n’attend pas de spéculation, ni de tendance haussière, ni même à la baisse sauf en cas de défaillance forte d’un pays importateur », a-t-elle ajouté.