Les statistiques pour vols dans les exploitations des Yvelines sont en baisse : 20 plaintes déposées en 2017, contre 25 en 2016 et 38 en 2015. Mais ces chiffres sont à prendre avec prudence. « J’ai porté plainte pour braconnage, parce que les malfaiteurs ont été pris en flagrant délit. Mais jamais pour vol, car je savais que ça ne mènerait à rien », témoigne Alexandre Rueche, polyculteur à Bailly, dans la plaine de Versailles, et depuis peu « agriculteur référent » auprès de la gendarmerie de son canton.
Le 8 novembre, le colonel de gendarmerie départementale a en effet signé avec le président de la chambre d’agriculture d’Ile-de-France, Christophe Hillairet, une convention de coopération. « En gendarmerie, le mot d’ordre est de retisser du lien avec le monde agricole, explique Christophe Hillairet, lui-même réserviste. Les exploitants sont les vigies du territoire dans les zones périurbaines et dortoirs, et des aides précieuses lors de disparitions inquiétantes. »
Connaître le terrain
La convention prévoit aussi que les jeunes gendarmes passeront un à trois jours dans les exploitations pour prendre conscience des risques (engins, local phytos par exemple). Une réunion devrait se tenir chaque année à l’échelle d’une compagnie entre le chef de brigade et les agriculteurs. Enfin, les gendarmes devraient dès l’année prochaine disposer d’un outil sur tablette pour venir recueillir les plaintes directement dans les fermes, notamment pendant les périodes de travaux. « En apprenant à nous connaître, nous allons nouer une relation de confiance. Si j’appelle parce que j’ai repéré des gens suspects, les gendarmes viendront surveiller. Ça ne va pas résoudre tous les problèmes, mais la réactivité sera meilleure », veut croire Alexandre Rueche. L’ambition est aussi d’inciter les agriculteurs à contacter la gendarmerie plutôt que de réagir à chaud et de prendre des risques. Le dispositif, expérimental dans les Yvelines, doit être étendu aux départements franciliens.