Il y a un an, Xavier Foissey a pris la tête de la contestation de façon informelle, pour défendre les agriculteurs gênés par la présence de migrants dans leurs corps de ferme et leurs parcelles autour de Calais. Il voit les problèmes ressurgir et voudrait que des solutions soient trouvées rapidement avant qu’ils ne prennent l’ampleur de l’an dernier. « Après le démantèlement de la jungle, le 24 octobre 2016, tout est rentré dans l’ordre. Nous avions retrouvé de la sérénité sur nos exploitations, reconnaît l’agriculteur de Marck, à proximité de Calais. La DDTM avait constaté des dégâts dans dix-sept exploitations et, à deux exceptions près, nous avons été bien indemnisés. Seuls deux dossiers restent encore à régler. » Xavier Foissey a reçu une indemnité de 27 000 € pour couvrir les pertes de récolte et refaire ses clôtures de pâture démontées. À l’époque, les agriculteurs s’étaient rapprochés des transporteurs, commerçants et riverains de la jungle réunis au sein du « Grand rassemblement pour le Calaisis » afin de défendre leurs intérêts.
« Nous avons été tranquilles jusqu’au 15 mars, ajoute Xavier Foissey. Mais depuis, nous avons vu les migrants revenir petit à petit. Ils ont toujours le même objectif, passer coûte que coûte en Angleterre. Ils ne sont pas encore plusieurs milliers comme c’était le cas il y a un an, mais probablement déjà aux alentours de 800. Et comme en 2016, ils commencent à squatter les bâtiments agricoles, installer leurs tentes dans les bosquets qui jouxtent nos champs, traverser les parcelles et laisser des détritus. Cet été, ils coupaient des bottes de lin pour se faire des matelas et dormaient dans le blé. » Les Syriens, Irakiens et Afghans ont laissé la place cette année à des Africains, essentiellement des Érythréens et des Soudanais. « Ils sont plus agressifs », estime Daniel Queval, garde-chasse de quatre communes au nord de Calais, qui a été pris à partie par plusieurs d’entre eux équipés de bâtons.
De nouvelles réunions
« Nous voulons que l’État donne aux forces de l’ordre les moyens d’intervenir, ajoute Xavier Foissey. Il doit nous protéger, ainsi que nos biens. »
L’agriculteur du Calaisis qui suit le dossier régulièrement avec le sous-préfet et le préfet, doit à nouveau se mobiliser. À plusieurs reprises, il avait participé à des réunions avec Bernard Cazeneuve, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Une première rencontre a été organisée avec son successeur, Gérard Collomb.