montre que les nitrates alimentaires – connus pour dilater les vaisseaux sanguins afin de diminuer la tension artérielle – peuvent aussi réduire la surstimulation du système nerveux sympathique qui se produit avec une maladie cardiaque.
Jus de betterave rouge
L’équipe de recherche a examiné spécifiquement le jus de betterave rouge, une source de nitrates alimentaires, pour explorer son utilisation en tant que future option de traitement ciblée pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires. L’étude, publiée on line le 10 mai avant sa sortie dans l’American Journal of Physiology-Heart and Circulatory Physiology, est la première à étudier les effets de la supplémentation en nitrates sur l’activité du nerf sympathique.
L’excitation du système nerveux sympathique – causée par une augmentation de l’activité du nerf sympathique – entraîne une fréquence cardiaque et une pression artérielle élevées et une constriction des vaisseaux sanguins. L’activité nerveuse sympathique augmente également avec certaines formes de maladies cardiovasculaires, y compris l’hypertension artérielle et l’insuffisance cardiaque. L’objectif de l’étude était de montrer que « la supplémentation en nitrates à l’aide de jus de betterave peut diminuer l’activité sympathique musculaire au repos et pendant l’exercice », écrit l’équipe de recherche canadienne.
Le système nerveux sympathique contrôle une grande partie des activités inconscientes (autonomes) du corps humain. Par exemple, les battements du cœur (rythme cardiaque) et la contraction des muscles lisses.
20 volontaires testés
Vingt jeunes volontaires adultes (de 27 ans d’âge moyen) ont participé à deux examens distincts dans lesquels ils recevaient en aveugle soit un supplément nitraté, soit un placebo. Lors des deux visites, l’équipe de recherche a enregistré la pression artérielle, la fréquence cardiaque et l’activité nerveuse sympathique musculaire (MSNA) et a mesuré l’activité musculaire au repos et pendant l’exercice de la poignée, avec la main non dominante des participants. Les mesures ont été enregistrées au début de la visite, puis encore une fois après que les volontaires ont bu du jus de betterave riche en nitrates ou un placebo et se sont allongés pendant trois heures.
Le taux de MSNA, qui dénote la fréquence de l’activité nerveuse, était plus faible lorsque les volontaires ont bu du jus de betterave comparativement à leur consommation de placebo. L’activité nerveuse sympathique a également diminué pendant l’exercice. « Étonnamment, aucune différence dans la tension artérielle n’a été détectée au repos ou pendant l’exercice », a souligné l’équipe de recherche.
« Ces résultats fournissent une preuve de concept que la supplémentation en nitrates alimentaires peut moduler l’activité sympathique centrale et suggère que les avantages cardiovasculaires déjà établis [des nitrates alimentaires] sont susceptibles d’impliquer une contribution neurale (ndlr : relative aux nerfs et au système nerveux) », poursuivent les chercheurs.
L’American Physiological Society (APS) a été la première société américaine fondée dans le domaine des sciences biomédicales. Elle publie 15 revues évaluées par des pairs, avec un lectorat mondial.