Peu de variations cette semaine pour le prix des céréales hexagonales. Le blé meunier reste coté à 172 €/t rendu Rouen et le blé fourrager gagne 50 centimes à 159 €/t rendu Rouen. Sur Euronext, c’est une hausse qui se dégage mais elle est très modérée : +0,75 €/t sur mars à 172 €/t et +1 €/t pour l’échéance de mai à 175 €/t.

Les prix du maïs s’affichent en très légère hausse, à 166,5 €/t rendu La Pallice (+1,25 €/t) et à 172,5 €/t Fob Rhin (+0,5 €/t). Les prix des orges fourragères se sont très légèrement affaissés à Rouen (–0,25 €/t à 145,5 €/t) mais ont gagné 0,75 €/t en Moselle. Pas de changement pour les orges brassicoles à 164 €/t Fob Creil pour les variétés d’hiver et 188 €/t pour les variétés de printemps.

Achat d’orge par l’Afrique du Nord

Malgré des achats nombreux en origine optionnelle au cours des derniers jours (25 000 tonnes Tunisie, 50 000 tonnes Jordanie, 50 000 tonnes Algérie), le marché de l’orge reste comprimé par la perspective d’un stock de report important en fin de campagne en France. Par ailleurs, la concurrence des orges ukrainiennes reste forte dans un marché mondial où les deux grands acheteurs (Chine et Arabie) sont beaucoup moins présents que l’an dernier.

L’Égypte marque la semaine en blé

En blé, la semaine a été marquée par les deux achats coup sur coup de 360 000 tonnes par l’Égypte, dominés tous deux par l’origine russe (qui a gagné 75 % du total vendu en cumul sur ces deux affaires), le reste étant assuré par l’Ukraine et la Roumanie. Ces affaires et le maintien du rouble à un niveau élevé ont encore fait grimper de quelques dollars cette semaine les prix russes proposés à l’Égypte, si bien que l’origine française n’est plus très loin. Des opérateurs se demandent si la France ne réussira pas, tout compte fait, à vendre quelques petits tonnages au Gasc égyptien.

En dehors de l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie ont aussi acheté du blé cette semaine et la Syrie semble avoir, de nouveau, passé contrat avec le gouvernement russe pour plus de 1 million de tonnes de blé. Il reste à savoir si ce nouveau contrat sera honoré.

Surfaces de blé en baisse aux USA pour 2017

La semaine a été marquée aussi par la publication du rapport USDA concernant les perspectives à moyen terme, y compris celles pour la campagne à venir. Ce rapport a confirmé une très forte chute des surfaces de blé et place la récolte de blé US à 50 millions de tonnes pour 2017 contre 63 millions de tonnes en 2016… Le marché avait déjà entériné une forte chute des surfaces si bien que les prix n’ont guère réagi à cette publication. Au contraire, les blés US ont perdu 3 $/t au cours de la semaine, sous le poids de l’ampleur de l’offre de 2016 et de la perspective de stocks de report importants à la fin de mai.

Soutien en mer Noire

Au contraire, les blés ukrainiens fourragers ont gagné, eux, 6 $/t en raison d’exportations élevées et de l’impact de la hausse des prix russes. Ces blés sont en train de perdre de la compétitivité à destination des pays d’Asie mais cela ne profitera guère à l’origine européenne (française) en raison de la compétition australienne.

Impact mondial baissier en maïs

Sur le marché mondial du maïs, c’est un sentiment baissier qui reste dominant malgré la publication par l’USDA d’une prévision de baisse des surfaces US pour la prochaine récolte. En effet, c’est l’ampleur de l’offre de la récolte US de 2016 et des récoltes qui vont arriver ce printemps en Amérique du Sud où les perspectives restent bonnes qui domine les prix actuellement, l’effet baissier étant renforcé par les petits volumes vendus par la Chine vers ses voisins asiatiques.

Les cours reculent brutalement en colza

Après la forte hausse observée la semaine dernière, les prix du colza sont en baisse assez marquée cette semaine : ils perdent 11,50 €/t rendu Rouen et 12 €/t pour le Fob Moselle. Le contrat Euronext recule lui aussi fortement sur mai (–13 €/t à 413 €/t), mais plus modérément sur août (–8,75 €/t à 383,5 €/t). Les cours subissent la pression des huiles et des tourteaux, dont les cours reculent encore cette semaine. Les marges de trituration restent donc faibles, ce qui pèse sur la demande en graines locales. Il est à noter par ailleurs que des volumes importants arrivent actuellement dans les ports européens (environ 1 Mt ont été enregistrées par les douanes depuis le début de janvier). De plus, de nombreux bateaux sont attendus dans les prochaines semaines dans les ports australiens. Avec les délais de chargement et de transport, des volumes importants devraient donc arriver en fin de campagne dans l’UE, notamment en France. Enfin, les cours du canola au Canada reculent eux aussi cette semaine (–9 $/t), dans le sillage du soja et malgré une demande toujours forte.

Le tournesol gagne 5 €/t à 385 €/t à Saint-Nazaire, alors que les marges de trituration sont légèrement remontées après le creux observé en début d’année.

Les fortes disponibilités pèsent sur les cours du soja

L’ampleur des disponibilités a dominé l’information du soja cette semaine. Les bonnes conditions climatiques en Amérique du Sud entraînent de nouveau quelques ajustements à la hausse des prévisions de récolte : un analyste est maintenant proche de 108 millions de tonnes (Mt) au Brésil, où la récolte et les exportations continuent d’avancer rapidement. Ainsi, la baisse des cours du soja s’est poursuivie à Chicago, où les prix sont en recul de presque 12 $/t cette semaine. L’USDA a publié jeudi sa prévision de surface de soja (pour les semis à venir en mai/juin) à 35,6 millions d’hectares (Mha), en hausse de 1,85 Mha par rapport à l’an dernier. Ce niveau record est légèrement au-dessus des attentes des opérateurs, et n’a donc pas enrayé le mouvement de baisse observé tout au long de la semaine (il l’a même légèrement amplifié). Il faut relever toutefois de fortes importations chinoises en janvier (à presque 7,7 Mt), en hausse de 2 Mt par rapport à janvier 2016. Dans les prochaines semaines, les cours du soja à Chicago pourraient continuer de s’affaisser sous la pression des ventes au départ de l’Amérique du Sud, sauf en cas de demande mondiale plus forte que prévu.

Net recul des cours des tourteaux

Les prix des tourteaux sont en retrait cette semaine. Ils perdent 12 $/t à Chicago, et 7 €/t en France (au Montoir). Les cours chutent dans le sillage de la graine de soja, dont les fortes disponibilités devraient permettre un approvisionnement important en tourteaux.

Le prix du pois fourrager est inchangé cette semaine (à 225 €/t départ Marne).

À SUIVRE : taux de change et compétitivité des blés de la mer Noire, conditions climatiques pour les récoltes de 2017 dans l’hémisphère Nord, conditions climatiques en Amérique du Sud et évolution du potentiel de rendement, ampleur de la demande mondiale en soja (graines et tourteau).

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