Le réseau des Chambres d’agriculture doit se reconfigurer, recommande la Cour des comptes dans son rapport annuel rendu public le 8 février 2017. Plusieurs faiblesses dans l’organisation, entraînant des gâchis financiers, ont été épinglées et développées dans un rapport de 52 pages. Pour y remédier, les sages ont listé quatre recommandations pour « façonner un réseau efficace », en revoyant le management et en coupant dans les dépenses.

Accélérer la restructuration régionale

La Cour des comptes formule quatre principales recommandations. D’abord réaffirmer l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) dans sa qualité de « chef » de réseau, tant pour la stratégie que pour la gestion du personnel. Puis accélérer la restructuration régionale, en encourageant la fusion des chambres départementales, et en transférant la compétence fiscale du niveau départemental au niveau régional. Enfin, simplifier la gouvernance des établissements et réduire le nombre des élus au sein des sessions des chambres d’agriculture. Les collèges 4 (anciens exploitants) et 5 (groupements professionnels agricoles) pourraient ainsi être « allégés ».

Avantages « exorbitants » ?

« Le réseau aurait dû revoir son organisation », pointe la Cour des comptes, qui constate que « les moyens humains ont plutôt eu tendance à s’accroître au cours des vingt dernières années, alors que le nombre des exploitations et celui des actifs agricoles ne cessaient de se réduire ». « La gestion du personnel est dispendieuse », n’hésitent pas à qualifier les sages, qui citent des « avantages salariaux individuels et collectifs exorbitants », telle que la revalorisation automatique annuelle de 1,7 % de la masse indiciaire de base, des primes, des réductions du temps de travail (RTT) mal encadrées… La revalorisation automatique doit être remise en cause, recommandent-ils.

Pas plus de 5 antennes par département ?

La Cour propose de fusionner les implantations locales de petites tailles : « Une réduction du nombre d’antennes devrait être engagée, en priorité par les 43 chambres départementales qui en comportent 5 ou plus, jusqu’à 12 pour certaines », écrivent-ils.

Onze présidents de chambre (APCA, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Alpes-Maritimes, Aube, Corrèze, Gironde, Ille-et-Vilaine, Lozère, Somme) ont répondu et justifié leurs choix de gestion.

Sophie Bergot