C’est l’histoire de la petite marque qui monte, qui monte… « C’est qui le patron ? ! », la toute nouvelle « marque des consommateurs » s’est lancée en octobre dernier avec du lait UHT produit par 50 éleveurs et conditionné par la laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel. Un choix symbolique, né de la crise de l’élevage et du bras de fer entre les éleveurs et Lactalis, l’un des deux gros fabricants de lait de consommation, l’été dernier.
Aujourd’hui, les consommateurs impliqués dans la démarche veulent enrichir leur panier. Et le premier produit qu’ils souhaitent y ajouter, c’est le beurre. Un choix là encore hautement symbolique, puisque Lactalis est également l’un des principaux fabricants, en particulier sous sa marque Président.
Relation directe avec les producteurs
« Ce qui intéresse les consommateurs, c’est une relation directe avec les producteurs. Parmi leurs critères, ils souhaitaient travailler avec une coopérative », explique Nicolas Chabanne, l’un des concepteurs de la marque des consommateurs. Leur choix s’est porté sur Sodiaal, pour la force de frappe commerciale qu’il peut avoir.
Et Sodiaal a accepté d’entrer dans cette démarche, en fabriquant un beurre sous licence de marque avec le lait de ses adhérents. Le lancement est prévu avant l’été. « Nicolas Chabanne nous a proposé une démarche intéressante, confirme Damien Lacombe, président de Sodiaal. Pour nous, c’est un moyen d’améliorer la valorisation pour les adhérents. »
« Ce produit phare sera créé en collaboration directe avec les producteurs de la coopérative, à un juste prix déterminé en collaboration directe avec eux », explique Nicolas Chabanne. Le cahier des charges sera élaboré à partir des par les choix des consommateurs via un questionnaire interactif – actuellement en préparation – et validé par les éleveurs. « Cette façon innovante de créer un produit de grande consommation en associant directement les producteurs et les consommateurs a pour objectif de créer un beurre de qualité, dont on saura tout (fabrication, qualités, alimentation animale, etc), et surtout rémunérateur pour les producteurs », se félicite-t-il.
Pour autant, tous les détails concrets – le prix, la quantité, le nombre d’éleveurs, la répartition de la valeur ajoutée entre les sociétaires – sont encore à régler. « C’est qui le patron ? ! commence à travailler sur le cahier des charges, précise Damien Lacombe. Le prix payé aux éleveurs dépendra des demandes qu’il y aura dans ce cahier des charges. Il faudra effectivement rémunérer les éventuels surcoûts. Nous répondrons à leur demande dans une démarche de transparence. »
Devraient ensuite être proposées de la crème fraîche, puis une pizza. En attendant les étapes suivantes.