La loi d’avenir pour l’agriculture du 13 octobre 2014 « a été un formidable tremplin, mais nous avons encore beaucoup à faire », a déclaré Emmanuel Hyest, le président de la FNSafer, en introduction du congrès annuel des Safer à Brest (Finistère) le 15 décembre 2016. « Il n’est plus acceptable d’avoir une régulation à deux vitesses. Tout le poids repose sur les personnes physiques. Les personnes morales y échappent. Nous n’en resterons pas à la censure du Conseil », a-t-il prévenu.

Combat législatif

Les dispositions de la loi Sapin 2 concernant les Safer ont en effet été retoquées, le 8 décembre, par le Conseil constitutionnel. Un « cavalier législatif » qui n’a pas échappé aux Sages, mais a suscité l’indignation des Safer. Pourtant, leur président reste confiant. Par l’intermédiaire du député Dominique Pottier de la Meurthe-et-Moselle, une proprosition de loi foncière devrait être déposée demain, vendredi 16 décembre 2016, afin de mettre les dispositions censurées de la loi Sapin 2 dans le bon cadre législatif.

« L’enjeu est fort et entendu au-delà de la profession, a déclaré Emmanuel Hyest. La société a pris conscience cette année des risques liés à l’évolution des structures agricoles et aux phénomènes de concentration des exploitations, d’accaparement des terres », a-t-il souligné, faisant allusion à l’achat récent de 1 700 ha de terres céréalières dans l’Indre par un consortium chinois.

Réorganisation interne

Le reste de la première journée de ce congrès s’est apparenté à une opération de communication. « Ce congrès est l’occasion pour les Safer, à un moment où les frontières des territoires changent, de repenser leurs contours, réaffirmer leurs missions et les valeurs qui les guident, réinventer les interactions qui les relient entre elles et à leurs partenaires pour répondre aux nouveaux enjeux des politiques publiques d’aménagement qui se dessinent », avertissait le programme.

La communication fut externe d’abord. Les témoignages des actions réussies des Safer en région se sont succédé, tout particulièrement dans les secteurs équestres et viticoles… particulièrement lucratifs, sans que cela soit évidemment mentionné. La communication fut surtout interne. Une large part des interventions s’est concentrée sur les projets menés grâce à la collaboration de plusieurs Safer, comme la nouvelle ligne TGV vers la Bretagne.

Cela a été l’occasion de faire la promotion d’un outil de ressources humaines qui permet aux collaborateurs des Safer de toutes les régions de mettre en commun des données, des compétences… Une réorganisation régionale issue de la loi d’avenir de 2014, qui a été négociée en contrepartie de pouvoirs renforcés pour les Safer. Une charte avait été signée en ce sens le 12 mars 2015.

Arielle Delest