Plus de 40 responsables du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) se sont réunis à Colmar (Haut-Rhin) pendant trois jours, du 2 au 4 novembre 2016, pour réfléchir aux contours de la Pac post-2020. « Nous avons l’impression que la Pac est aujourd’hui davantage une somme d’intérêts nationaux ou sectoriels, a conclu Jérémy Decerle, président de JA à l’issue du séminaire. Nous devons nous doter d’une stratégie commune européenne pour l’agriculture. […] Nous ne voulons plus d’une Pac pansement qui remplace les politiques sociales ou qui engraisse les grands propriétaires. Nous voulons d’une Pac qui se donne pour priorité le renouvellement des générations. »
Trois priorités
Les JA ont formulé plusieurs propositions concrètes, parmi lesquelles trois priorités :
- Priorité n° 1 : que la Pac réponde aux enjeux de l’emploi et de renouvellement des générations en agriculture sur des exploitations de type familial, viables, vivables et transmissibles. Pour cela, le syndicat demande la mise en place d’une définition contraignante de l’agriculteur actif au niveau européen, pour un meilleur ciblage des aides. Il veut une définition fondée sur des critères de revenu, de temps de travail et qui exclut les personnes percevant une pension de retraite.
- Priorité n° 2 : JA estime que la Pac doit prémunir les agriculteurs de la volatilité des prix auxquels ils sont exposés. Pour cela, il prône la mise en place d’aides contracycliques, c’est-à-dire qui varient en fonction des prix, et le développement des outils assuranciels.
- Priorité n° 3 : la mise en place d’un nouveau pacte alimentaire européen pour protéger les ressources et favoriser la sécurité, la diversité et la qualité alimentaire. Pour cela, JA réclame une politique basée sur des objectifs de résultats et non de moyens.
« À la tête du capital, des décisions et des pratiques »
« Des fermes ! Pas des firmes ! insiste Jérémy Decerle. Nous sommes convaincus que les fermes, héritées du modèle familial, qui mettent les chefs d’exploitation à la fois à la tête du capital, des décisions et des pratiques, sont les plus résilientes, les mieux à même de relever ces défis nombreux qui sont posés à l’agriculture. La base de la stratégie agricole européenne doit reposer sur les hommes et les femmes qui font ce métier. »