Dominique Potier, corapporteur du rapport parlementaire sur le foncier agricole, croit toujours en sa grande loi foncière. À l’occasion d’un débat organisé à la Fondation Jean Jaurès le 12 décembre, le député de la Meurthe-et-Moselle, a estimé que Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, était davantage à l’écoute que son prédécesseur, Stéphane Travert. « En audition devant la commission des affaires économiques, il a répondu que c’est un vrai sujet mais on n’en sait pas plus. Tout est ouvert », a estimé Dominique Potier.

Emmanuel Macron « n’écoute rien »

L’optimisme affiché du député socialiste déborde jusqu’au sommet de l’exécutif. « Je ne désespère pas qu’Emmanuel Macron se saisisse d’un sujet comme celui-là dans une logique de rééquilibrage de ses politiques. Parce que, jusque-là, il n’écoute rien. » Mais le président de la République osera-t-il tendre l’oreille vers les propositions d’un député socialiste plutôt que celles issues de sa majorité ?

Car même si le rapport parlementaire sur le foncier contient des propositions communes partagées par Dominique Potier, et Anne-Laurence Petel, corapporteure et députée de La République en marche (LREM), des divergences subsistent. Si l’élu de la Meurthe-et-Moselle défend l’idée d’une révision constitutionnelle suivie de l’adoption d’une grande loi foncière, la députée des Bouches-du-Rhône défend une autre méthode : celle de l’expérimentation et de la différenciation selon les territoires de certains outils déjà en place et qui fonctionnent dans certaines zones. L’arbitre qui tranchera entre les deux se trouve à l’Elysée.

Alexis Marcotte