« C’est notre responsabilité, explique François de Rugy, ministre de la Transition écologique, d’organiser le partage en sécurité de la nature et des chemins de randonnée. » À l’issue d’un rendez-vous d’une heure aujourd’hui, le 29 octobre 2018, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) s’est engagée auprès du ministre à faire des efforts sur le sujet.
« La fédération des chasseurs fait le même constat que nous, s’est félicité François de Rugy. Chaque accident est un accident de trop, et chaque victime est une victime de trop. » Ces déclarations ont lieu quelques jours après des accidents qui ont relancé le débat sur les mesures de sécurité exigées des chasseurs. Le 13 octobre dernier, un cycliste a été tué lors d’une battue en Haute-Savoie. Une semaine plus tard, le 21 octobre, un rabatteur a également trouvé la mort dans la Meuse.
L’école du savoir chasser
Une formation serait rendue obligatoire pour tous les chasseurs tous les dix ans, sous peine de se voir retirer le permis. D’autres « bonnes pratiques », développées par certains départements, seraient étendues à l’ensemble du territoire, comme des incitations sur le prix des assurances ou des rappels des mesures de sécurité avant chaque battue.
« Les chasseurs sont prêts à travailler avec le ministère, annonce François de Rugy, pour faire de propositions avant la fin de l’année. » C’est Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de François de Rugy, qui assurera le suivi du dossier. « Nous allons étoffer les règles, insiste-t-elle, et trouver de nouvelles mesures. »
Partage de l’espace, mais aussi des responsabilités
« Nous rendrons rapidement au ministre un document de synthèse pour trouver des compromis nationaux, pour tout ce qui concerne la chasse et la sécurité, sur l’ensemble des territoires », assure Willy Schraen, le président de la FNC. Ce document devrait être envoyé sous quelques semaines. Des échanges sont par ailleurs prévus entre les chasseurs et toutes les autres fédérations d’activités de la nature : équitation, cyclotourisme, randonneurs.
« Il faut voir chez eux ce qui ne va pas, estime Willy Schraen, ce qu’on peut améliorer de notre côté, et trouver des solutions pour faire baisser le nombre d’accidents en mettant un terme à la psychose montante. » Selon les chiffres de la FNC, les résultats de sécurité sont plutôt en amélioration : avec 30 accidents, l’année 2018 présenterait le nombre le plus faible d’accidents depuis près de cinquante ans. « Quand on se promène dans des forêts privées, insiste-t-il, il faut avoir quelques réflexes de bon sens. »
Concernant l’accident en Haute-Savoie, Willy Schraen condamne les responsables sans détour. « Celui qui a tiré est un assassin, qu’il soit jugé comme tel. » La fédération de chasse se dit même prête, selon l’équipe du ministère de la Transition écologique, à considérer de nouvelles mesures de retrait de permis temporaire ou définitif pour les chasseurs ne respectant pas les règles de sécurité.
« On fait de gros efforts au niveau des fédérations et on va encore en faire », annonce Willy Schraen. Aucune modification ne sera cependant apportée aux périodes de chasse. « Il ne sera pas question de jour de non-chasse », affirme le président des chasseurs.