Comme évoqué la veille devant des parlementaires, Élisabeth Borne a confirmé le 18 octobre 2018 l’abandon du projet d’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Étienne, dans une interview au quotidien régional Le Progrès. Alors même que le dossier n’attendait plus que la signature du gouvernement, la faveur de ce dernier irait désormais à « des solutions alternatives routières et ferroviaires » (élargissement à des voies, nouveau pont de franchissement sur le Rhône, investissements pour doubler le nombre de voyageurs quotidiens par train…).

Laurent Wauquiez, président de la Région-Auvergne Rhône-Alpes, a vivement réagi dans un communiqué commun avec le président du conseil départemental de la Loire et le maire de Saint-Étienne : « Si la décision est indigne sur la forme, elle est sur le fond, incompréhensible », s’énervent les élus.

« Une grande victoire ! »

Opposée de longue date au projet autoroutier, la Confédération paysanne a salué « une grande victoire » contre « une aberration en matière d’aménagement du territoire et de développement économique ». 375 exploitations en auraient pâti, dont beaucoup en vente directe et créatrices d’emplois.

Il reste encore à officialiser cette décision en abrogeant la déclaration d’utilité publique, rappelle la Confédération paysanne, ce qui mettra un terme à 40 ans d’atermoiements sur l’éventualité du chantier, et redonnera du baume au cœur à tous ceux qui s’inquiètent de l’artificialisation continue des sols agricoles et naturels en France. Même si de nombreux autres grands ouvrages font encore planer leur menace (lire l’article) : contournement de Strasbourg, Europacity, paris Saclay…

Alain Cardinaux