Les géants mondiaux de l’agroalimentaire, Barilla et General Mills, déplorent le climat difficile des négociations commerciales avec la grande distribution française, a assuré Stéphane Travert à l’issue d’une rencontre avec eux, le 22 janvier 2018. « Barilla est une entreprise qui a beaucoup investi en France, notamment à Châteauroux avec l’entreprise de viennoiserie Harrys, explique le ministre de l’Agriculture. L’entreprise a fait beaucoup d’efforts pour diminuer la part de certains produits inclus dans les recettes, comme l’huile de palme, et elle souhaite que ces investissements soient récompensés en ayant de la visibilité » sur les prix aux consommateurs.

Des négociations qui traînent

Ces industriels ont déploré la longueur de ces négociations commerciales qui, « en France, commencent en octobre, s’arrêtent à la fin de février, mais reprennent en mars », rapporte-t-il. Ce qui contraste avec l’Allemagne où elles n’ont lieu qu’une fois par an.

Barilla et General Mills « ont été très satisfaits de la signature de la charte » par les grandes enseignes qui s’engageaient ainsi à anticiper les principes de la future loi et à les respecter dès cette année. Les deux groupes attendent maintenant « avec impatience » le projet de loi que le ministre va présenter mercredi 31 janvier au Conseil des ministres, souligne Stéphane Travert. Pour General Mills, « la France est un pays important en termes de fourniture de matière première et [ses dirigeants] attendent que l’État puisse les accompagner à travers cette nouvelle loi ainsi que le programme national nutrition santé (PNNS) », ajoute-t-il.

Des millions d’euros investis

General Mills a annoncé, le lundi 22 janvier 2018, un investissement de 17 millions d’euros dans l’usine Häagen-Dazs à Arras. Quant à Barilla, elle prévoit 1,5 milliard d’euros d’investissements en Europe dans les prochaines années. « Nous souhaitons qu’ils fassent des investissements en France », insiste Stéphane Travert. Le projet de loi issu du travail des États-généraux de l’alimentation doit notamment relever le seuil des reventes à perte et encadrer les promotions.

AFP