Dans une publication de décembre 2017, le CGEDD (1) met en avant les systèmes de production économes et autonomes (SPEA). Il qualifie ces modèles de solutions pour répondre « aux enjeux agricoles de demain ». Ces exploitations reposent sur une recherche de l’augmentation de la valeur ajoutée.
« Ces agriculteurs s’attachent à maintenir le produit brut par hectare à un niveau plus modéré, tout en limitant la surface mobilisée par actif et en réduisant de façon drastique les consommations intermédiaires et les consommations de capital fixe », décrit le CGEDD. Il les met en opposition avec une agriculture plus « conventionnelle » qui s’attache à augmenter la productivité par actif.
Un modèle qui repose sur l’autoconsommation en élevage
Pour l’élevage, le CGEDD prend l’exemple des systèmes laitiers dans le Grand Ouest. Le rapport oppose les exploitations en système comprenant maïs ensilage-tourteau de soja à des systèmes reposant sur une plus grande autonomie fourragère grâce au pâturage. En termes de productivité, le système témoin conventionnel arrive à produire 12 500 litres de lait par hectare contre 7 500 en SPEA.
Mais sur la valeur ajoutée (VA), c’est le système économe qui prend le dessus. Il s’en sort avec 1 200 €/ha contre 800 €/ha pour le système conventionnel. L’étude précise que les agriculteurs biologiques, qui poussent le concept de l’autonomie fourragère au maximum, ressortent avec 1 750 €/ha de valeur ajoutée. Il est à noter que ces données sont relevées sur des petites exploitations. Il s’agit de modèle à un actif avec 30 à 35 vaches laitières et 40 à 45 ha de SAU.
Diversifier la rotation en grandes cultures
En grandes cultures, l’étude du CGEDD compare plusieurs systèmes en Champagne. Pour les exploitations SPEA, les auteurs se sont orientés vers des fermes avec des rotations qui font la part belle aux cultures de printemps. Dans ces systèmes, les céréales à paille ne représentent plus qu’un tiers de l’exploitation et les surfaces de colza sont divisées par deux. Les agriculteurs qui ont opté pour ce système optent maintenant pour des variétés plus résistantes.
« Ces nouvelles rotations et ces nouveaux choix de variétés s’accompagnent d’une réduction progressive des apports d’intrants et tout particulièrement des produits phytosanitaires », explique le rapport. Comme système témoin, le CGEDD a pris des exploitations dont la moitié de la surface est affectée aux céréales à paille, avec des betteraves et du colza et parfois de la luzerne.
Les résultats montrent que sur une exploitation de 150 à 200 ha avec un actif, les exploitations en système économe et autonome dégagent une valeur ajoutée à l’hectare égale à celle des systèmes témoins. La différence de rendement est compensée par un IFT (2) plus faible.
(1) Commissariat général au développement durable.
(2) Indice de fréquence de traitement.