À quelques jours de la reprise des débats sur la loi agriculture et alimentation à l’assemblée nationale, Audrey Pulvar, la présidente de la Fondation pour la nature et l’Homme et 26 autres personnalités, demandent le versement pendant trois ans par les pouvoirs publics de ce bonus pour les cantines bio et locales « aux structures souhaitant changer de pratiques ».
Profiter de la loi alimentation
Cette loi prévoit « l’introduction de 50 % d’alimentation de qualité, labellisée et locale, dont 20 % de produits bio en restauration collective publique d’ici à 2022 », rappelle la tribune publiée la 2 septembre 2018 dans le Journal du Dimanche. Et d’ajouter que des services de restauration, des directions d’établissement ou encore des élus se sont déjà lancés dans cette voie.
« Mais la généralisation de leurs actions est limitée par le manque de moyens, plaide la tribune. Profitons de cette nouvelle obligation légale de 20 % de bio […] pour accélérer ! Car le volontarisme de quelques-uns, aussi nécessaire qu’il soit, ne suffira pas. Pour preuve, seuls 3,6 % des produits servis dans les cantines sont bio, alors que 9 parents sur 10 souhaitent qu’il y en ait davantage. »
À la charge de l’État
Combien coûtera ce bonus ? « 164 millions d’euros par an pour le secteur scolaire, et 330 millions d’euros en incluant le secteur médico-social », ce qui « permettrait à ces structures de développer et d’inscrire leur projet alimentaire dans la durée. Équivalent à 20 euros par an et par enfant, ce bonus est tout à fait justifié et légitime : la santé de nos enfants le vaut bien ! »
Mais, pour ce qui est de l’école, les signataires de la tribune estiment que « demander aux familles de payer davantage n’est pas souhaitable : la restauration scolaire doit rester accessible et servir un déjeuner sain à des enfants dont c’est parfois le seul repas équilibré de la journée. La cantine est parfois trop chère pour certaines familles ».
« 100 jours pour mobiliser les citoyens »
Au travers de ce bonus, les signataires affirment aussi vouloir « encourager l’installation d’agriculteurs respectueux de l’environnement, des animaux et de notre santé, en leur offrant des débouchés équitables et rémunérateurs : avec 8,2 millions de jeunes qui déjeunent à la cantine, la restauration collective offre une opportunité inégalée d’accélérer la transition agricole ! »
Dans un communiqué ce 3 septembre, la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH) annonce le lancement du mouvement #LETSBIO ; « En créant ce mouvement, la FNH se donne 100 jours pour mobiliser les citoyens et faire inscrire le bonus cantine bio et locale dans le projet de loi de finances pour 2019. » Voilà qui ressemble à du lobbying…