Table dressée, saucisson, rillettes, cerises, tomates à grignoter... C’est une scène originale qui se jouait ce mardi 17 juillet 2018 à la place Édouard Herriot, au pied de l’Assemblée nationale.
La Fédération nationale bovine (FNB) avait convié la presse à un rendez-vous avec des parlementaires de tous bords politiques, alors que la deuxième lecture du projet de loi issu des États-généraux de l’alimentation débutait l’après-midi.
Bruno Dufayet, président de la FNB a salué « le travail effectué par les parlementaires » au sujet du projet de loi, regrettant que « malgré un accord des deux chambres sur des points essentiels du texte, aucun consensus n’ait finalement été trouvé en première lecture ».
Rappelant que le revenu annuel moyen d’un éleveur bovin français avoisine actuellement 13 000 €, il a insisté sur l’importance de la mise en place d’indicateurs fiables de coûts de production, afin d’assurer « un prix rémunérateur aux agriculteurs ».
Les coûts de production en débat
Ces indicateurs de coûts de production occupent une place importante dans le débat depuis l’échec de la commission mixte paritaire du 11 juillet dernier.
Présent pour débattre avec la FNB, Jean-Baptiste Moreau (LREM), député et rapporteur du texte à l’Assemblée, a défendu la position du gouvernement : « Il est impératif que ces indicateurs soient le résultat d’un consensus des interprofessions qui doivent sortir de leur posture », estimant que le projet de loi tel qu’il a été soumis en première lecture, ouvrait la porte « à une fixation systémique des prix par l’État, dans le cas d’un désaccord des acteurs d’une même filière ».
Jean-Baptiste Moreau défend la position de La République en marche. © B. Quantinet/GFA
Contestant les propos du rapporteur, les parlementaires de l’opposition et Bruno Dufayet ont insisté sur le fait que les interprofessions « prendraient leurs responsabilités pour trouver un terrain d’entente dans l’élaboration de ces indicateurs qui ne doivent être que des faisceaux d’indices pour la fixation des prix ».
Une juste rémunération
Bruno Dufayet espère que « l’Assemblée nationale va faire preuve de bon sens » dans les travaux parlementaires des prochains jours, afin de « donner des outils aux agriculteurs permettant de rééquilibrer le rapport de force, face à la grande distribution qui fixe les prix des produits agricoles depuis plus de 30 ans ».
André Chassaigne, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine de l’Assemblée, s’est voulu rassurant en exprimant « l’attachement des parlementaires aux élevages français et leur accord unanime de leur donner les moyens d’être rémunérés de façon juste ».