Le gouvernement ne bougera pas d’un iota, et les employeurs de main-d’œuvre saisonnière agricole subiront en effet une hausse de leurs charges à compter du 1er janvier 2019, annonce la FNSEA, dans un communiqué daté du 13 juillet. Sur la table : la suppression du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et une opposition de l’exécutif à compenser les pertes engendrées par cette décision.
Des secteurs plus touchés
« Au-delà d’un constat partagé sur la hausse de charges qui s’élèvera à plus de 144 millions d’euros pour les employeurs de travailleurs saisonniers, aucune proposition de compensation n’a été avancée ! », grogne le syndicat majoritaire reçu le 11 juillet 2018 par le ministère de l’Agriculture.
« Comment, dans ces conditions, les producteurs français vont-ils pouvoir faire face, au sein même de l’Union européenne, à des concurrents dont le coût du travail saisonnier est inférieur de 8 % à 37 % à celui de la France ? » La FNSEA déplore « une nouvelle perte de compétitivité » en particulier pour les secteurs viticole, arboricole, maraîcher et horticole. Elle redoute des « conséquences dramatiques » pour ces agriculteurs, tout en rappelant qu’en 10 ans, « les surfaces cultivées en fraises ont baissé de 29 % en France quand elles ont progressé de 72 % en Allemagne ».
Les employeurs de permanents épargnés
La FNSEA demande ainsi au gouvernement de réexaminer sa proposition. À savoir « la majoration de l’exonération aujourd’hui prévue pour l’emploi des travailleurs saisonniers, afin de tenir compte de la suppression du CICE, une solution à budget constant pour l’État ».
La fin du CICE sera en revanche bien compensée par une hausse des exonérations de cotisations sociales pour les travailleurs permanents, confirme par ailleurs le syndicat.