Évaluer l’admissibilité aux aides Pac des surfaces pastorales ligneuses, ces prairies et pâturages permanents où l’herbe ne prédomine pas est un casse-tête. Et le nouveau guide, mis à jour en 2018 suite aux critiques de la Commission européenne, ne résout rien. Au contraire.

Des ressources fourragères exclues

Sur le fond, des critères plus stricts, avec l’exclusion de certaines ressources fourragères de la liste des espèces comestibles, donc admissibles, risquent d’exclure certaines surfaces auparavant considérées comme admissibles.

Les conditions de contrôle sont aussi durcies. En particulier, la ressource fourragère doit être évaluée le jour du contrôle… Et tant pis si celui-ci se tient au mois d’août, quand toute la végétation est desséchée ! Les photos éventuellement prises par l’éleveur pour justifier de la présence de ressource fourragère à d’autres périodes ne seront plus prises en compte…

La logique poussée à l’extrême

« Dès lors, quelle possibilité reste-t-il aux éleveuses et éleveurs ? », interroge la Confédération paysanne. Qui a décidé de pousser la logique, ou l’absurdité, à l’extrême. C’est ainsi qu’un de leurs adhérents, éleveur de brebis viande dans les Bouches-du-Rhône, a reçu jeudi « un huissier venu dresser le constat de la présence de ressources fourragères ligneuses, consommables et consommées par ses brebis, sur les parcelles déclarées éligibles aux financements Pac ».

« Tous les paysan-ne-s concernés devront-ils en arriver là ? Et à quel prix ? » interroge la Conf’, qui demande au ministère de l’Agriculture « que soient mis en place des contrôles adaptés aux réalités de terrain. »

B. Lafeuille