Le kilo de pain se vend en moyenne actuellement 60 pesos (2 euros) dans la capitale argentine, soit quasi le double de ce qu’il coûtait en février. Dans le même temps, le prix du sac de 50 kg de farine a été multiplié par trois.

Distribution de pain

Pendant plus de cinq heures, les boulangers en colère, installés devant le Parlement, ont distribué dix tonnes de pain, à raison d’un kilo par personne. C’est la seconde fois qu’ils organisaient une telle manifestation, après une première distribution à la fin d’avril.

Ce coup d’éclat visait à réclamer à l’État « qu’il se préoccupe d’abord (de l’approvisionnement) du marché intérieur, avant que l’on puisse exporter » du blé, explique Javier Silva, boulanger dans la banlieue de la capitale, et responsable de la fédération professionnelle ayant organisé la manifestation.

« Le prix est insoutenable »

Il s’est dit « surpris de la quantité de gens venus chercher du pain ». « On n’a jamais vu en Argentine que les gens aient besoin de mendier du pain, mais le prix est insoutenable ! », s’est exclamée Carolina Morales, une femme au foyer.

Depuis que le président Mauricio Macri a décidé d’une exemption de taxes sur les exportations de céréales, l’Argentine a accru de 74 % ses ventes de farine de blé à l’étranger. Le pays est le quatrième exportateur mondial de ce type de farine, selon des données officielles.

Le gouvernement argentin s’est fixé pour objectif de maintenir l’inflation cette année à 15 %, mais selon des experts indépendants, le chiffre réel pourrait dépasser les 25 %.

AFP