« C’est tout simplement le meilleur trimestre que nous présentons depuis 2011 », s’est félicité Philippe Brassac, le directeur général du groupe, lors d’une conférence de presse téléphonique ce 3 août 2017. D’avril à juin, « CASA » a vu son bénéfice net progresser de 17 % sur un an, à 1,35 milliard d’euros, surpassant largement les espérances des analystes du consensus Factset qui ne misaient en moyenne que sur 1,03 milliard.
Un bond du bénéfice net ajusté
Toilettée de gains de cessions acquisitions et de divers autres effets exceptionnels non liés à l’exploitation proprement dite, la performance du groupe se montre sous un jour encore meilleur, avec un bond de 43 % du bénéfice net ajusté. Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires, s’est quant à lui légèrement effrité de 0,6 %, à 4,7 milliards, mais fait lui aussi mieux qu’attendu et affiche une hausse de 6,5 % hors éléments exceptionnels.
« L’activité de tous les métiers accélère et se traduit par une bonne progression des revenus et du résultat », a souligné Philippe Brassac. Ces performances ont été bonifiées par une baisse d’un peu plus de 20 % du coût du risque, qui mesure les provisions passées pour faire face aux risques de crédits non remboursés, tandis que les charges d’exploitations sont restées globalement stables malgré des coûts liés à l’intégration imminente de la société d’investissement Pioneer, rachetée fin 2016.
Activité soutenue dans les métiers de courtage
Dans le détail, la division de grande clientèle, première contributrice au chiffre d’affaires et aux bénéfices, a profité entre autres d’une activité soutenue dans les métiers de courtage, notamment sur les taux, le change et les crédits, malgré l’attentisme et la faible volatilité constatés sur les marchés durant ce trimestre.
Le pôle assurance a gonflé son portefeuille de contrats en dommages, quand l’assurance vie a poursuivi la réorientation de ses encours vers les unités de compte au détriment des placements en euro, au capital garanti mais de moins en moins rémunérateurs dans un contexte de taux bas. Du côté des activités de détail, les banques de proximité ont bénéficié d’une accélération de la progression des crédits et de la collecte par rapport aux trimestres précédents, notamment en Italie.
Du mieux pour LCL
LCL, banque de détail en France qui avait traversé de fortes turbulences l’an dernier, semble avoir retrouvé du tonus. Cette filiale enregistre une hausse de ses crédits aux professionnels et entreprises, une progression des dépôts à vue et des contrats d’assurance dommage, le tout sur fond de chasse aux coûts qui s’est poursuivie et qui a porté ses fruits. Elle est par ailleurs en négociations pour céder Thémis, filiale spécialisée dans la fourniture de services bancaires pour les entreprises en difficulté.
Nonobstant ces progrès, CASA a maintenu son objectif de stabiliser les revenus de LCL en 2017 dans un contexte où la banque de détail reste sous pression, la faute aux taux bas en Europe qui compliquent la tâche de faire fructifier les dépôts et poussent les emprunteurs à renégocier — à la baisse — les tarifs des prêts.
En ce qui concerne la solvabilité, Crédit Agricole SA a renforcé son assise financière, grâce notamment à la cession d’une participation dans la société d’investissement Eurazeo qui a libéré pas moins de deux milliards d’euros de capital. Le ratio de fonds propres « durs » s’est élevé à 12,4 % fin juin, contre environ 11,9 % fin mars, ce qui signifie que la banque dispose de davantage de ressources proportionnellement à son bilan pour faire face à d’éventuelles secousses. L’ensemble du groupe, qui réunit CASA et les caisses régionales du Crédit Agricole, a vu son bénéfice grimper de 9 %, à 2,2 milliards.