Premiers à réagir à l’issue de la réunion avec la préfète de la Région Pays de la Loire, Nicole Klein, présidée par le ministre de la Transition écologique, les délégués des opposants ont déploré une position figée du gouvernement qui leur a laissé jusqu’au 23 avril pour se régulariser. Le délai initial a expiré le 31 mars.

Posture contre posture

« Aucune ligne n’a bougé, les exigences posées » par le gouvernement restant les mêmes, regrette à la sortie de la préfecture Marcel Thébault, l’un des quatre agriculteurs historiques de Notre-Dame-des-Landes et un des membres de la délégation. Selon lui, le gouvernement n’a pas proposé de « recul du délai ni quoi que ce soit ».

« Ce que réclame le gouvernement ne me semble pas hors de portée, en aucune façon un ultimatum », répond Nicolas Hulot. Exprimant un « sentiment de tristesse, de gâchis » qu’il espère « provisoire », il appelle les opposants à saisir la « main du gouvernement. Ne ratons pas la dernière étape, ne rentrons pas dans une spirale de posture, de confrontation, de violence. Ne confondons pas écologie et anarchie. »

Hulot défend le « retour à l’ordre »

Après l’abandon du projet d’aéroport pour lequel il avait milité, « le gouvernement est en droit d’attendre un geste, et plus qu’un geste, un retour à l’ordre », souligne le ministre, demandant aux opposants de « reconnaître les gestes qui ont été faits ». Cruciale, la réunion visait à permettre de trouver une issue au conflit, au dixième jour d’opérations de gendarmerie sur le site.

La délégation doit faire « un retour » mercredi soir aux diverses composantes du mouvement anti-aéroport. La préfète doit la rencontrer de nouveau vendredi. En invitant les zadistes à reprendre le dialogue interrompu par les opérations d’expulsions et la destruction de 29 « squats » en quatre jours, la préfète veut leur offrir « une porte de sortie » et tâcher d’éviter une évacuation de plus grande ampleur.

Un nouveau délai

Emmanuel Macron, l’a affirmé dimanche soir : à l’issue du nouveau délai de régularisation, fixé au 23 avril, si les occupants n’ont pas déclaré leurs projets agricoles, « tout ce qui doit être évacué sera évacué ». Ils doivent « donner leurs noms, souligne la préfète. S’ils ne répondent pas a minima à cette demande, le président de la République a été très clair, il y aura de nouveau des expulsions. »

À l’heure actuelle, « les seuls qui sont en situation régulière sont les quatre agriculteurs historiques qui ont demandé la rétrocession de leurs terres et ceux qui ont une convention d’occupation temporaire qui souvent exploitent les terres sans habiter là », a détaillé Nicole Klein mardi.

Dossiers à remplir

La déclaration d’intention que doivent remplir les zadistes souhaitant « entrer dans les règles » comporte leurs noms et les grandes lignes de leur projet agricole ou para-agricole. Sans valeur juridique, elle est un préalable à la signature ou non de baux agricoles précaires. La représentante de l’État n’a reçu que quelques « formulaires fantaisistes, de gens venant d’ailleurs », a-t-elle indiqué.

Les zadistes jugent le format de cette déclaration d’intention « trop individuel ». L’État ne fermera pas la porte à des coopératives ou à des Gaec, mais « ce ne sera pas le Larzac, ça a été dit », a précisé Nicole Klein.

AFP