La rencontre aura duré deux heures au lieu de l’heure programmée ce matin, 27 juin 2017, entre le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, et la présidente de la FNSEA. « C’est que nous avons balayé tous les sujets d’actualité », a expliqué à la sortie Christiane Lambert. En particulier la question des néonicotinoïdes.

Christiane Lambert a repoussé d’emblée l’idée d’un bras de fer, la veille, entre Nicolas Hulot et Stéphane Travert. « La loi sur la biodiversité votée en faveur de l’interdiction des néonicotinoïdes en 2018 donne des possibilités de dérogations jusqu’en 2020. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ces dérogations, déjà dans la loi, devront être activées dès que ce sera nécessaire. Et c’est exactement ce que dit le communiqué de presse du Premier ministre, qui est sorti hier après-midi. »

« Il y a eu une espèce de brouhaha, poursuit Christiane Lambert. En réalité, rien n’a changé. Mais il y a aussi autour de M. Hulot des gens qui aiment faire du bruit. » La présidente de la FNSEA a reconnu cependant qu’il n’est « pas anormal » que le ministre de la Transition écologique ait un regard transversal sur tous les sujets qui occupent le gouvernement. « Cependant, nous, nous ne voulons pas que soient opposés l’agriculture et l’environnement. »

Des épandages aériens, en cas de nécessité sanitaire

« Quand des produits sont interdits, et que ça devient une impasse technique pour les producteurs, il faut être capable de déroger », a-t-elle enchaîné, évoquant cette fois-ci la question des épandages aériens. La veille, Stéphane Travert avait assuré que le gouvernement ne reviendrait pas sur l’épandage aérien de pesticides, sauf « en cas de crise sanitaire grave ».

« Comment épandre des phytos sur de la riziculture, autrement que par épandage aérien ? a illustré la présidente de la FNSEA. Dans les coteaux d’Alsace, très escarpés, on ne peut pas envisager autre chose que des épandages aériens ponctuels quand un danger sanitaire fait craindre de perdre la totalité du vignoble. La dérogation existe parce qu’elle est une nécessité sanitaire. »

Le syndicat majoritaire rencontrera lundi 3 juillet le ministre de la Transition écologique, « pour lui dire que nous, nous sommes au travail. Nous lui montrerons notamment que sur le sujet de l’énergie, l’agriculture est une source de solution. Nous sommes aussi en mesure d’améliorer la qualité de l’eau. » Idem sur le sujet de la biodiversité : « On a quand même 42 races de vaches encore présentes en France », a-t-elle ajouté.

Rosanne Aries