Il va falloir compter avec un nouveau logo dans les rayons. C’est en tout cas l’ambition de l’association « Ferme France », qui souhaite développer un « étiquetage sociétal volontaire » pour valoriser les produits répondant aux attentes des consommateurs. « Ce que nous voulons, c’est lancer une démarche collective interfilières », a expliqué François Attali, président de l’association, sous la voûte en bois surplombant son stand du Salon de l’agriculture, le 27 février 2018.

« Aujourd’hui, chacun avance dans son coin, a regretté ce dernier. Il y a une multitude de promesses. Cela provoque un désordre, et le désordre engendre un surcoût, ainsi que la méfiance du consommateur. Nous avons besoin de construire un cadre éthique partagé. » Cela passe pour Ferme France par la « construction collective d’indicateurs d’évaluation », avec comme critères : la santé humaine et la nutrition, le bien-être animal, l’environnement, la contribution à l’économie française et au bien commun, le taux de participation des différents maillons de la chaîne de valeur…

Synthétiser les démarches existantes

Il ne s’agirait pas de concurrencer les labels, cahiers des charges et autres initiatives existantes, mais « au contraire de les intégrer de la façon la plus exhaustive possible et d’en co-construire une synthèse », insiste l’association. Une démarche volontaire pour une notation unique a-t-elle une chance de trouver du répondant dans la filière agroalimentaire ? « Il nous faut miser sur la maturité collective », répond François Attali, conscient du défi que cela représente.

Ferme France entame cette année une démarche de mobilisation des partenaires. L’association compte déjà parmi ses membres fondateurs de grands noms du secteur : Auchan Retail France, Terrena, Fleury Michon, Sodebo et Advitam. Elle espère pouvoir présenter ses premiers produits étiquetés en 2019. François Attali sait qu’il faudra compter avec le temps : « C’est un projet sur dix ans, souligne-t-il. Nous devons avancer filière par filière, marché par marché. »

Le réveil d’Agriconfiance

Les coopératives ne sont pas en reste question étiquetage. Dans le même élan que Ferme France, les coopératives dépoussièrent leur logo Agriconfiance.

Présente au Salon de l’agriculture, la marque Agriconfiance a renouvelé toute son équipe. À droite, son nouveau directeur, Philippe Sommer. © A.Cardinaux/GFA

Depuis sa création en 1992, cette démarche était surtout utilisée dans le secteur viticole, et très peu tournée vers le consommateur dans les autres secteurs. Ce dernier ayant aujourd’hui besoin de réassurance, il y a un coup à jouer en s’appuyant sur des normes officielles (Afnor, Veritas…) pour mettre en avant l’origine France, le respect de l’environnement…

Forte de cette ambition, Agriconfiance part à la conquête de nouveaux adhérents : « Nous avions jusque-là 65 coopératives adhérentes, nous visons une centaine d’ici à 2019 », confie Philippe Sommer, son nouveau directeur.

Une nouvelle vie pour la marque. À condition qu’elle trouve à son tour sa place dans les rayons.

Alain Cardinaux