CaMaCuma, ce nom pourrait rapidement donner des cauchemars à certains constructeurs de matériels agricoles. Le réseau coopératif des Cuma vient de créer cette structure pour aider ses adhérents à résister à la flambée des prix du matériel. « Avec 497 millions d’euros investis chaque année par les Cuma, nous avons une vraie force de frappe », constate Yves-Mary Houdmon, éleveur et président de CaMaCuma.

 

« L’idée, c’est donc de réaliser des achats groupés puis de les proposer ensuite aux Cuma du réseau », décrit-il. Le projet a germé en 2018 lorsque des Cuma de l’Ouest ont réalisé des appels d’offres pour des ensileuses puis des chargeurs télescopiques. Le premier s’est soldé par un échec, mais l’initiative pour les chargeurs télescopiques a permis d’établir des bases pour CaMaCuma.

Achat ou location

CaMaCuma propose deux offres distinctes. Pour les outils simples comme les plateaux à fourrages, qui ne nécessitent pas de service après-vente et sur lesquels la confidentialité du prix n’est pas un enjeu, les Cuma intéressées pourront acheter le matériel auprès de CaMaCuma, qui joue le rôle d’intermédiaire.

 

Pour les engins complexes comme les chargeurs télescopiques, CaMaCuma achète le matériel puis le met en location « full service » dans les Cuma. Cette solution se prête à tous les matériels pour lesquels le service après-vente est primordial et la levée de la confidentialité du prix encore rédhibitoire.

Des prix fracassés

Avec ce dispositif, CaMaCuma est déjà en mesure de proposer un plateau à fourrages pour 1 200 € le mètre et un chargeur télescopique en location pour 12,7 €/h, dans le cadre d’un contrat de 1 000 heures par an.

 

Dans le cas du chargeur télescopique, les assurances, l’entretien, les pneumatiques et le financement sont intégrés. Détail important, les heures supplémentaires ne sont pas majorées.

 

En outre, les administrateurs de CaMaCuma sont fiers d’avoir choisi un plateau à fourrages français (Gourdon) et un chargeur télescopique produit en France (Bobcat).

Des modèles standardisés

Pour obtenir des prix intéressants grâce aux volumes, CaMaCuma ne propose qu’un modèle, par exemple 7 mètres et 4 tonnes pour le chargeur télescopique. L’impressionnante base de données des fédérations de Cuma sert de support pour définir le standard du matériel, « bien équipé mais sans fioritures », selon Philippe Majeune, agriculteur et administrateur de la FNCuma.

 

Prochainement, CaMaCuma prévoit de proposer des rouleaux Cambridge (450 achats par an en Cuma), des bennes monocoques (600 achats par an) et des herses étrilles. CaMaCuma négocie directement avec les constructeurs, sans passer par le réseau de concessionnaires.

30 euros par Cuma

Pour que ses Cuma puissent accéder aux offres d’achat et de location de CaMaCuma, chaque fédération doit adhérer au dispositif. La part de capital social représente 30 euros par Cuma. Pour le moment, 14 fédérations ont opté pour le système, ce qui représente 31 départements et 3 850 Cuma, pour majorité dans le Grand Ouest et les Hauts-de-France. Les administrateurs de CaMaCuma vont désormais s’atteler au recrutement d’autres fédérations.