«Prévue le 1er septembre prochain, mon installation pourrait être retardée d’un mois ou deux, mais l’objectif est qu’elle soit effective pour la mise à la reproduction des chèvres », déclare Julie Migaud. Actuellement salariée agricole, la jeune femme de trente-sept ans porte un projet d’installation en production caprine avec transformation à la ferme et vente directe. Le tout à Neuillé, dans le Maine-et-Loire, où elle reprend 20 hectares.

 

Pour acheter ces terres, Julie s’appuie sur un groupement foncier agricole (GFA) mutuel et citoyen. Plusieurs réunions étaient prévues en mars et avril pour finaliser sa constitution. « La première a eu lieu juste avant le confinement, raconte-t-elle. Depuis, on avance, mais la communication est moins facile. Tous les échanges se font par mail. Ce n’est pas l’idéal. »

 

Julie rencontre aussi des difficultés liées au calendrier administratif. « Dans mon dossier, il y a deux dates butoirs liées au Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) : le 31 mars et le 31 mai. Pour la première échéance, j’ai pu renvoyer le dossier à temps, mais ça n’a pas été simple. À la DDT, mon interlocutrice était en arrêt pour garder ses enfants et, au moment de l’envoi, c’est le bureau de poste qui n’assurait plus l’expédition des recommandés ! » Pour le 31 mai, Julie doit fournir d’autres documents et s’inquiète de parvenir à les rassembler.

Les artisans travaillent

Du côté des banques, les échanges sont également plus lents. « Les agents me disent travailler avec deux fois moins d’effectifs et avoir deux fois plus de demandes, notamment de prêts à court terme, dit-elle. Ils ne peuvent pas être partout à la fois, je le comprends. En même temps, je regrette vraiment de ne pas pouvoir défendre mon dossier en face-à-face. Quand on se voit, on sent mieux les choses et les gens. »

 

Deux volets de l’installation restent en attente : les rendez-vous chez le notaire et la négociation de la reprise avec les exploitants et les propriétaires. « Ces derniers ont 90 et 92 ans. Je ne vais pas aller les voir en période de confinement ! », ajoute la jeune femme. Son dossier est ralenti, mais ne rencontre pas de blocage. Julie se félicite de la réactivité des artisans : « Tous ceux avec qui je suis en contact pour la construction de la chèvrerie sont au travail. »

A. Mabire