Brigitte Bolze, éleveuse de brebis et de porcs gascons à Monsaguel (Dordogne), est traumatisée par l’agression dont ont été victimes ses brebis le 2 mai dernier. « Mon troupeau a été attaqué par une meute de chiens en état de divagation, raconte-t-elle. Trois de mes brebis ont été blessées. J’ai pu les sauver, mais certaines ont avorté. C’est toute l’organisation de mon travail que j’ai dû revoir, sans parler des conséquences économiques. »
Réunion d’information
D’autres éleveurs, des communes de Monmarves, Boisse, Montaut, ont subi le même sort. Au total, une quinzaine de faits ont été recensés par les producteurs en quatre mois. Élus et éleveurs sont démunis et réclament des mesures face aux propriétaires de chiens désinvoltes.
Le 26 août, une réunion d’information était organisée à Boisse, en présence de la gendarmerie, d’éleveurs et d’une dizaine d’élus locaux. Frédéric Piron, le directeur départemental de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) assistait également à la réunion. Il a insisté sur le pouvoir de police des maires. « Ils doivent prendre des arrêtés anti-divagation, a-t-il déclaré. Le code rural leur donne ce pouvoir. Les chiens n’ont pas à vagabonder et les propriétaires, s’ils sont identifiés, doivent être mis devant leurs responsabilités. Les arrêtés permettent de les mettre en demeure, afin de faire cesser ces divagations. Au terme d’un délai, le maire peut engager un protocole de saisie, voire d’euthanasie, avec les services vétérinaires. Les services de la DDCSPP se tiennent à la disposition des élus pour les aider à prendre les mesures qui s’imposent et à les conseiller dans la rédaction des arrêtés. » Depuis cette réunion, Yves Veyrac, éleveur victime d’attaques et maire de Montaut, a pris un arrêté.
Indemnisation
Brigitte Bolze a fait ses comptes : elle a chiffré son préjudice à 1 600 euros. L’éleveuse a déposé plainte et constitué un dossier auprès de l’assurance, mais attend toujours réparation. « Il subsiste aussi des interrogations quant au versement de certaines aides Pac, notamment sur le coefficient de productivité », poursuit-elle.
Présent à la réunion, Jean-François Le Maout, de la DTT, a précisé l’impact des pertes dues aux chiens errants sur les aides Pac. Celles-ci sont traitées comme celles découlant d’un cas de maladie dans le cheptel. Elles doivent être déclarées dans les dix jours après l’événement.
Claude-Hélène Yvard