Afin de répondre à la demande de certains de ses adhérents, qui ont besoin d’un coup de main temporaire ou à long terme pour leurs cultures, la coopérative Euralis, à Lescar (Pyrénées-Atlantiques), propose un service d’accompagnement personnalisé. L’agriculteur reste maître de sa stratégie de production et de commercialisation, mais un chef de culture le seconde pour piloter ses activités céréalières et gérer ses chantiers. Ce dispositif s’adresse aussi bien aux pluriactifs qui veulent garder une activité agricole, qu’aux exploitants qui ont des terres éloignées de leur exploitation principale, à ceux qui préfèrent consacrer du temps à la vente directe, font face à des difficultés passagères de santé ou se préparent à arrêter.
Clément Noilhan a repris la ferme familiale de Clarens (Hautes-Pyrénées) il y a cinq ans. Il élève seul cinquante blondes d’Aquitaine et produit des veaux sous la mère. Il dispose de 75 hectares de prairies et cultive 15 hectares, en partie pour nourrir ses bêtes. « Seul sur l’exploitation, je peine à tout faire, d’autant que j’ai suivi une formation en production animale et que je maîtrise mal les cultures, confie-t-il. Je n’ai pas de matériel performant et je ne souhaite pas en acheter pour 15 ha. L’année dernière, j’ai semé des céréales à paille, mais les résultats ont été décevants, ce qui m’a décidé à faire appel à Euralis. Mon chef de culture m’a conseillé de repartir sur du 100 % maïs, plus adapté à mes terres et rémunérateur. »
Rester maître de sa production
« Pour un jeune qui s’installe ou pour un agriculteur qui reprend une petite exploitation, ce service permet de ne pas s’endetter pour acheter du matériel, ce qui est vu d’un bon œil par les banquiers », souligne Lionel Debuyser, responsable du service chez Euralis. La coopérative a quatre chefs de culture et travaille avec une trentaine d’entreprises de travaux agricoles (ETA), qui réalisent les travaux. L’agriculteur paye intrants et chantiers, vend sa récolte à la coopérative et reçoit, en fin de campagne, un bilan économique pour chacune de ses parcelles. Le service est facturé 50 €/ha, auxquels s’ajoute un pourcentage contractuel, calculé sur le résultat des cultures.