« Lundi, je ne participerai pas au défilé (des politiques au Salon de l’agriculture, NDLR) qui est contraire à mes convictions », déclarait Jean-Luc Mélenchon le 25 février 2017, lors de la journée de l’écologie de La France insoumise, au Parc floral, à Vincennes. S’il assure n’avoir « aucune désapprobation à l’égard des gens qui s’usent au travail », le candidat à la présidentielle fustige un modèle d’agriculture qu’il qualifie de productiviste.

Les « paysans » victimes

« Ce n’est pas toujours facile d’expliquer à quelqu’un qu’on désapprouve absolument le système auquel il participe, sans condamner ni sa personne, ni ses efforts », glisse-t-il pour ne froisser personne. D’ailleurs, il place les agriculteurs, ou plutôt les « paysans », telles des victimes, estimant qu’ils sont de « moins en moins nombreux du fait de la politique agricole menée par l’Union européenne ». Politique qui serait « entièrement captée par l’agroalimentaire, et l’agroalimentaire par la finance ».

Pour le candidat de La France insoumise, l’évolution du modèle agricole conduit à des « abominations du type de la ferme des mille vaches ». Un non-sens alimentaire, selon lui, et « un défi à l’idée qu’on peut se faire d’une relation de l’être humain aux êtres sensibles que sont les animaux, compte tenu du niveau extrêmement élevé de violence contre nature qui est infligé à ces malheureuses bêtes. » Par ces propos, il se défend de faire de la « simple sensiblerie à l’égard des animaux », et insiste davantage sur « notre rapport à l’alimentation et au futur de l’humanité. »

« Une vie de tracas permanent »

Jean-Luc Mélenchon rappelle que nombre d’exploitations mettent la clé sous la porte. Il ajoute, qu’à l’exception de « quelques-uns des plus gros », « ceux qui restent sont si endettés qu’ils mènent une vie de tracas permanents et souvent sans perspectives, au point qu’il se suicide un paysan tous les deux jours, dans une indifférence glaçante. »

Dans l’hypothèse où l’élection serait favorable à La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon propose d’en « finir radicalement avec l’agriculture productiviste dans notre pays ». À cette annonce, la salle applaudit. « Le premier effort sera demandé à la paysannerie, à qui nous donnerons les moyens de changer tous leurs dispositifs de production, poursuit-il. Nous aurons à les libérer du poids invraisemblable de la dette qui pèse sur eux. »

Il reste à savoir où le candidat veut mener l’élevage avec des propos tels que : « Quand je présente une alternative aux protéines carnées avec une salade au quinoa, je me fais moquer, mais je fais avancer le sujet. »

h.chaligne Hélène Chaligne Journaliste – Service web HeleneChaligne