Malte organisait le 23 janvier 2017 le premier conseil européen des ministres de l’Agriculture sous sa présidence. Au programme de son mandat de six mois, de janvier à juin 2017, la réforme de la Pac post-2020. Réforme qui sera officiellement lancée avec une première consultation publique, organisée par la Commission européenne le 2 février 2017.

 

Le temps des débats sera long car vraisemblablement interrompu par les élections en France au printemps, en Allemagne à l’automne, puis le scrutin européen de 2019. Sans oublier les négociations sur les conditions du Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l’UE (Union européenne), qui joueront les trouble-fête. La prochaine Pac ne pourrait ainsi entrer en vigueur qu’en 2023…

« Simple et durable »

En attendant, les différents acteurs agricoles posent des jalons, font passer des messages, essaient de convaincre sur l’orientation à donner à cette nouvelle Pac. Le 23 janvier, devant les ministres de l’Agriculture réunis en conseil à Bruxelles, c’est le Copa-Cogeca (syndicat européen des exploitants – FNSEA – et coopératives – Coop de France) qui a présenté ses vœux.

 

« Nous voulons œuvrer pour en faire une politique qui puisse répondre efficacement aux défis auxquels les agriculteurs se trouvent confrontés, a déclaré Henri Brichart, le vice-président français du Copa. Ce dont les agriculteurs ont réellement besoin, c’est une politique simple qui leur permette de produire de manière durable des denrées alimentaires sûres, nutritives et de qualité pour les consommateurs de l’UE et des pays tiers. »

Des outils plus réactifs

Le syndicat prône une Pac « plus forte et plus stable », « durable », au budget « solide » et dotée de règles communes afin de garantir des règles du jeu « équitables ». Il souhaite le maintien des outils actuels, tels les paiements directs, les filets de sécurité et assurances risques, pour faire face à la volatilité des marchés. Mais il voudrait un mécanisme qui permette de les activer plus rapidement et de nouveaux dispositifs de gestion des risques. Ces sujets seront à l’ordre du jour du conseil de mars.

 

Le Copa souhaite que la Commission continue son travail de simplification de la Pac. Mais pas n’importe comment. « Il est problématique qu’elle ait proposé d’interdire l’utilisation de produits phytosanitaires pour les cultures protéagineuses sur les surfaces d’intérêt écologique. » Il attend aussi des précisions sur la révision de la réglementation sur l’agriculture biologique, au menu de la présidence maltaise.