Bien que la Normandie soit célèbre, les viandes qui y sont produites peinent à tirer profit de la « marque ». « L’étiquetage normand est nécessaire, mais ne suffit pas », lance Thierry Lirot, de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), lors d’une journée de réflexion autour de la viande normande, organisée par la chambre d’agriculture de la région le 25 mars à Caen. Ce que les filières animales veulent, c’est gagner en notoriété. Car l’emblème aux deux léopards n’est pas encore, dans la tête du consommateur, un gage de qualité.
Marque à développer
Localement, la Normandie bénéficie d’une demande en viande dynamique, dopée par la présence de grandes villes, du tourisme, et de sa proximité avec la région parisienne. Sa production agricole cherche son salut au travers d’indications géographiques et autres labels. Mais en viande bovine, la marque Éleveurs de Normandie, réservée aux collectivités locales, peine à percer l’appel d’offres. En porc, l’Association régionale interprofessionnelle porcine normande (Arip) souhaite mettre fin à l’IGP porc fermier de Normandie à l’Inao, et se recentrer sur la promotion de l’origine sur le marché régional. Quant au poulet, « le fermier normand bénéficie d’un label rouge méconnu jusque dans sa propre région », regrette Christophe Payot, directeur général de la Société normande de volaille (SNV), du groupe LDC.
En pleine crise de l’élevage, les productions comptent sur leur aval pour doper l’image des produits normands. « Nous devons dégager une marque, et faire sa promotion commerciale dans la région, en France et à l’étranger, estime Hervé Morin, président du conseil régional. C’est un énorme chantier que nous allons lancer, qui concerne tous les secteurs, mais la filière agro-alimentaire doit être la première à en bénéficier. »