Il fait beau. À l’instar du ciel, le marché du porc se dégage enfin. « Les cours remontent dans toute l’Europe, confirme Estelle Antoine, économiste à l’Institut du porc (Ifip). Cela est dû au renforcement de la demande intérieure et à l’export. » Reflétant ce nouveau contexte, les cotations du Marché du porc breton, à Plérin, ont enregistré un bond de 0,13 €/kg en un mois, et de 0,17 € en deux mois. Si ces signaux sont positifs, on est encore loin de l’euphorie. « Après des écarts de 0,20 € entre le prix touché par les éleveurs et le coût de production, on devrait revenir à l’équilibre en juin - hors rémunération », nuance Estelle Antoine.

Frémissement

Après un premier trimestre morose, la consommation s’est animée en mai, en particulier en viande fraîche et en grillades. Elle reste à la merci de la météo, mais si le soleil persiste, elle devrait soutenir les prix pour quelque temps, alors même que l’offre est encore abondante.

La production européenne au premier trimestre était supérieure à celle de 2015, encore portée par les très bonnes cotations de 2012-2013. Néanmoins, « cette phase de surproduction s’achève plus vite que prévu », et les abattages devraient fléchir au second semestre. L’offre a déjà nettement reculé en Allemagne et au Danemark, mais elle reste en forte croissance en Espagne et en Pologne.

En France, les tonnages ont progressé de 1,5 % sur les cinq premiers moins de l’année. Une situation intermédiaire par rapport à ses voisins.

Elsa Casalegno