«Alors que le prix du beurre était au plus bas au mois d’avril (2 300 €/tonne), il dépasse cet été les 3 300 €/t en Europe », décrit Gérard Calbrix, économiste de l’Association de la transformation laitière française. Le marché du beurre bénéficie d’une demande très dynamique. Sur les quatre premiers mois de 2016, la Chine a ainsi accru ses achats de 46 % par rapport à 2015, soit 33 000 tonnes, selon l’Institut de l’élevage (Idele). Elle est devenue le premier importateur mondial devant la Russie et le Mexique. Pour Gérard Calbrix, « la stimulation des achats passe par la réhabilitation de l’image nutritionnelle du beurre ». Ce regain d’intérêt est puissant aux États-Unis, où les importations ont progressé de 61 % sur les quatre premiers mois de 2016, par rapport à 2015.
Pas de surstocks
« Les fabrications de beurre sont en hausse dans l’Union européenne, détaille Mélanie Richard, économiste de l’Idele. Mais contrairement à la poudre, il n’y a pas de surstocks. » En Europe, « le marché du beurre est habituellement déficitaire au second trimestre. En fin d’année, les stocks devraient donc compter 20 000 t de moins qu’en 2015, anticipe Gérard Calbrix. Ainsi, la remontée des cours n’est pas finie, elle devrait continuer jusqu’au mois d’octobre ou novembre ».
Sur le premier semestre 2016, les exportations européennes étaient en croissance de 36 % par rapport à 2015. Les trois premiers clients étaient l’Arabie saoudite (11 642 t), l’Égypte (9 683 t) et les États-Unis (8 399 t). Mais pour les éleveurs, l’effet sur la paie de lait n’est pas encore là, et risque d’être fortement limité par le marché bien moins dynamique de la poudre de lait.