Le petit veau se lève et se dirige en flageolant vers la mamelle. Il est né la nuit précédente, et il va rester 24 heures avec sa mère pour téter son colostrum avant d’être transféré dans une niche individuelle, comme tous les autres veaux du Gaec Brehinier-Lotton, à Saint-Hilaire-des-Landes (Ille-et-Vilaine). Denise Brehinier et son mari Dominique Lotton ont acheté ces niches il y a cinq ans, pour en finir avec les problèmes de toux et de diarrhée. « Nous avons tout de suite vu la différence, souligne Denise. Les veaux étaient auparavant dans un bâtiment trop confiné et trop humide, surtout l’hiver. » Cette année, avec un troupeau de 80 normandes et 95 naissances, ils n’ont perdu aucun veau entre un jour et deux mois d’âge. Et ils ont arrêté la vaccination des mères contre le rotavirus et le coronavirus.
Soigner les taries. « La vie du petit veau commence au tarissement de sa mère, rappelle Dominique. Nous veillons à apporter une ration de qualité aux taries. Elles reçoivent le tiers de la ration des vaches en production, dilué avec 3-4 kg de paille et complété par 100 g de minéral spécial taries, pauvre en calcium et enrichi en phosphore et magnésium. Les conditions sanitaires doivent être correctes : une eau de boisson potable, une aire paillée propre… Nous veillons à ce qu’elles soient bien nourries sans être trop grasses. » Les vaches vêlent dehors ou dans une case isolée au milieu de l’aire paillée. Elles sont toutes équipées de détecteurs de vêlage.
Niche individuelle. Le jour suivant leur naissance, les veaux sont transférés dans une niche généreusement paillée, été comme hiver. « Si elle est bien orientée, vers le sud-est, ils n’ont pas froid. Et l’été, il n’y fait pas trop chaud. » Les dix niches sont alignées sans se toucher pour éviter que les veaux se contaminent en se léchant. Avant d’accueillir le veau suivant, la niche et le sol sont lavés à la pompe haute pression.
Lactosérum. Les veaux reçoivent du lactosérum pendant encore trois jours, à raison de 2 litres matin et soir. Puis ils passent au lait de mélange préalablement chauffé à 42 °C. « La tétine est dure, pour les obliger à saliver, explique Dominique. Ainsi, ils digèrent mieux le lait, et le pH de l’estomac est neutralisé. » Ils reçoivent aussi une poignée de concentré fermier - un mélange de maïs épi (80 %), de tourteau de colza (20 %) et du minéral VL - et de la paille. « Pour notre confort, nous nous sommes équipés de brouettes avec couvercle pour transporter les concentrés et la paille, d’un chariot à lait et d’une cage à écorner. »
Igloo collectif. À un mois, les veaux sont transférés dans des igloos avec courette, où ils restent jusqu’à 3-4 mois d’âge. Au menu, 3 l de lait par jour, des granulés et de la paille d’orge broyée à volonté. Le sevrage, tardif, intervient vers trois mois. Avant, ils sont vaccinés préventivement contre la pasteurelle et le virus syncytial. Selon les effectifs, ils restent encore un mois dans l’igloo avant d’être transférés dans le bâtiment des élèves, où ils sont allotés par huit.